Importante fête religieuse annuelle, aux multiples portées sociales et familiales, Aïd Al-Adha est aussi, au Maroc, une indispensable source de revenus pour le monde rural. Dans son édition de ce mercredi 3 mai, L’Economiste annonce qu’en moyenne chaque année, ce sont 12 milliards de dirhams qui sont transférés des centres urbains vers les zones rurales.
«C’est dire l’importance économique de cet évènement, qui constitue la principale source de revenus d’une communauté de plus de 214.000 agriculteurs-éleveurs, de leurs familles, leur écosystème, les souks», décrit le quotidien spécialisé.
Cette année, les besoins du marché sont estimés à 5,5 millions de têtes, dont 500.000 caprins. L’identification du cheptel ovin et caprin pour cette fête est actuellement de 2,25 millions de têtes, ce qui représente un taux de 33% de l’objectif de l’effectif final du cheptel pour cette occasion.
Actuellement, il y a potentiellement 214.000 unités potentielles d’engraissement et de préparation d’ovins et de caprins pour l’Aïd. Et pour le ministère de l’Agriculture, la situation sanitaire du cheptel est satisfaisante. Un suivi sanitaire régulier est d’ailleurs assuré par les services de l’ONSSA ainsi que par des vétérinaires privés, que cet office a mandatés. Théoriquement, l’offre en moutons devrait donc dépasser la demande dans l’ensemble du pays, et devrait, cette année, atteindre 6,5 millions de têtes.
«Pour approvisionner le marché en quantités suffisantes et alléger la pression sur les prix, plusieurs milliers de moutons de races similaires [à celles élevées au Maroc, Ndlr] seront importés», notamment d’Espagne et de Roumanie, d’Italie et de Pologne, annonce L’Economiste. Une opération d’importation évaluée à près de 100.000 têtes, ce qui contribuera à l’instauration d’un effet psychologique, à même de renforcer l’offre, et donc de stabiliser d’éventuelles fluctuations de prix. Une situation qui permettra aussi de remédier à des comportements spéculatifs.
Les prix devraient, cela étant, être en hausse de 15 à 25%, comparativement à 2022. Pour L’Economiste, il s’agit là d’une situation due aux multiples crises qui se succèdent actuellement, dans un contexte marqué par les effets de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, ainsi que les effets de la sécheresse. Au 27 avril dernier, la campagne agricole 2021/22 a enregistré un cumul pluviométrique de 207 mm, en baisse de 36% comparativement à une année normale, où celui-ci est généralement de 322 mm.