Les envois de fonds au Maroc ont augmenté de 5,2% pour atteindre 11,8 milliards de dollars en 2023, et le pays reste le deuxième destinataire d’envoi de fonds dans la région, après l’Egypte. C’est ce qui ressort de la nouvelle édition de la note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement «Remittances Slowed in 2023, Expected to Grow Faster in 2024» repris par le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 28 juin.
«Les flux d’envois de fonds vers le pays ont constamment dépassé les flux d’IDE et ont constitué un élément vital de l’économie marocaine, représentant 8,2% du PIB du pays. Le rythme des envois de fonds des Marocains de l’étranger est resté soutenu tout au long de l’année 2023, notamment après le séisme d’Al Haouz», lit-on.
Ces données concordent avec les conclusions d’études qui démontrent la nature contracyclique des flux de fonds, qui ont tendance à augmenter à la suite de catastrophes naturelles dans les pays d’origine des migrants, selon les auteurs de l’étude.
En 2023, les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont diminué de 15% pour atteindre 55 milliards de dollars, en raison principalement de la baisse des flux à destination de l’Egypte. La disparité entre les taux de change officiels et parallèles a probablement orienté les envois de fonds vers des canaux informels, explique L’Economiste.
Les économistes ont observé d’ailleurs un rebond des flux officiels vers l’Egypte après l’unification des taux de change en mars 2024. Les remises migratoires entre pays de la région ont été affectées par le ralentissement de la croissance dans les pays du CCG. Dans l’ensemble, les flux de transferts de fonds vers la région devraient afficher une hausse modérée de 4,3% en 2024, et un autre gain de 5,5% en 2025. Enfin, le coût de l’envoi de 200 dollars dans la région s’est établi à 6,2% en moyenne, contre 6,7% un an plus tôt.
Globalement, les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont marqué le pas en 2023. Elles se seraient élevées à 656 milliards d’euros, alors qu’elles avaient fortement progressé sur la période 2021-2022. Cette modeste augmentation de 0,7% reflète les grandes disparités de la croissance régionale, mais les envois de fonds demeurent une source essentielle de financement extérieur pour les pays en développement en 2023. Car ils soutiennent le compte courant de plusieurs pays aux prises avec l’insécurité alimentaire et les problèmes d’endettement. En 2023, les envois de fonds ont excédé le montant des investissements étrangers directs et de l’aide publique au développement.