Rendement modeste des investissements, niveau faible des fonds propres, niveau élevé d’endettement, évolution négative du chiffre d’affaires, déficit de trésorerie, etc. Dans son dernier rapport au titre de l'année 2018, la Cour des comptes a tiré à boulets rouges sur MEDZ et ses projets offshoring réalisés hors de Casablanca, faisant ainsi état d’une fragilité financière sans précédent.
Pour remédier à ces lacunes, l’institution présidée par Driss Jettou appelle MedZ à revoir son business model en l’adaptant à sa situation actuelle. Elle lui recommande également de veiller à dimensionner la réalisation des projets, en terme de superficie, en fonction de la demande réelle du marché.
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Interrogé par Le360 lors de la session inaugurale des «Rendez-vous de la CDG», jeudi 30 janvier dernier à Casanearshore, le top management de l’entreprise publique se défend, en mettant en avant les spécificités des missions confiées au groupe CDG.
En effet, d’un côté, la CDG détient une mission de tiers de confiance, qui l’autorise à collecter les dépôts et à les pérenniser. La loi l’oblige à rémunérer les fonds qui y sont déposés: réserves du régime général de la CNSS, fonds reçus par les notaires, etc. D’un autre côté, l’Etat sollicite le groupe CDG pour investir dans des projets structurants, mais associés à un rendement moindre.
«Le défi pour nous est d’assurer l’équilibre entre ces deux impératifs qui semblent contradictoires. Nous avons tout le temps questionné notre modèle pour nous assurer de sa pérennité. Nous avons opéré des choix stratégiques qui permettent d’accompagner le pays dans un certain nombre d’enjeux économiques importants, tout en assurant la pérennité et la durabilité de notre modèle», explique Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la CDG.
«Notre rôle est de donner des impulsions pour accompagner des politiques sectorielles. Nous sommes dans des logiques de rendement plus faibles. Cela dit, depuis plus de cinq ans, nous réalisons des rendements positifs, ce qui nous permet de continuer à investir de manière régulière», renchérit Omar El Yazghi, PDG de MedZ.
Le management de l’empire CDG revendique, en outre, une nouvelle orientation stratégique, évoluant d’un positionnement d’opérateur présent dans toutes les phases de développement d’un projet, vers un positionnement d’expert, d'investisseur et de financeur.
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«Cela nous permet de maîtriser les risques et surtout de gagner en capacités d’intervention, pour avoir plus de marge de manœuvre et pouvoir ainsi accompagner le Maroc et relever les défis d’aujourd’hui et de demain: le développement des régions, la création d'emplois, etc.», souligne Abdellatif Zaghnoun.
«Nous ne sommes pas dans la logique du privé. Nous sommes un investisseur de long terme. Nous avons une mission d’intérêt général qui, parfois, n’assure pas une rentabilité dans l’immédiat. Quand les pouvoirs publics nous demandent d’intervenir dans des régions reculées, nous y allons pour ouvrir la voie au privé. Si nous sommes partis investir à Nador, Al Hoceima, Oujda, Berkane, etc, c’est pour assurer ce développement harmonieux de notre pays. Ces régions ont besoin d’initiatives de ce type. Qui pourrait le faire si des structures comme la nôtre ne le fait pas?», ajoute le patron de la CDG.
En plus de la rentabilité financière imposée par la loi (obligation de rémunérer le passif), l’évaluation des projets de la CDG se mesure à travers leur impact socio-économique et à la valeur ajoutée apportée au Maroc (les 4 parcs de MedZ drainent à eux seuls 40.000 emplois. A titre d'exemple, à Kenitra, Atlantic Free Zone, qui accueille aujourd'hui l’usine PSA, compte plus de 3.000 emplois.
«Le secteur de l’offshoring est une belle réussite. Le groupe CDG y participe activement. Nous sommes dans une logique de développement et d’amélioration continue de notre offre. Nous avons l’ambition d’être un catalyseur et un accélérateur de cette croissance, en étroite collaboration avec l’ensemble des intervenants, pour rester au diapason de l’offre internationale», conclut le PDG de MedZ, Omar El Yazghi.