Maroc Telecom a beau assurer investir massivement dans les infrastructures fixes, plusieurs de ses clients ont eu ce mardi 13 septembre 2022 la très désagréable surprise de se retrouver coupés du reste du monde. Les usagers du téléphone fixe et de l’ADSL ont ainsi été complètement déconnectés, et ce, dans plusieurs villes du pays comme Casablanca, Mohammedia, Kénitra, ou encore Témara, pour ne compter que celles-ci.
La panne enregistrée est d’autant plus dommageable que Maroc Telecom détient un monopole sans partage sur la téléphonie fixe et ADSL, ses concurrents, qui bénéficient d’un dégroupage au compte-goutte, étant également dépendants de son réseau et ses services. L’incident montre également que l’opérateur historique ne dispose probablement pas de back-up solide pour assurer un minimum de continuité de services. Le risque de black-out n’est, partant, jamais loin.
La coupure de réseau n’augure rien de bon, même si le patron de Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune, ne cesse d’assurer que son groupe met tous les moyens nécessaires pour entretenir et développer le réseau fixe. A l’évidence, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et au premier test, les effets d’annonce s’écroulent comme un château de cartes.
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La panne et la situation de blocage qui en a résulté en disent long sur la véritable anomalie qui mine les télécoms au Maroc: le monopole exercé par un opérateur sur le réseau fixe peut paralyser à tout moment le secteur. Et les pannes de ce mardi en sont la preuve patente.
En attendant que les consommateurs puissent enfin disposer d’un accès à l’Internet fixe en libre concurrence, et qui répondrait à leurs besoins, sans avoir à dépendre d’un seul et unique acteur, Maroc Telecom continue de faire la pluie et le beau temps. Ceci, malgré un montant record d’astreintes de 2,45 milliards de dirhams infligé par le régulateur (Agence nationale de réglementation des télécommunications), auxquels s’ajoutent 3,3 milliards de dirhams payés en janvier 2020 pour «abus de position dominante», sur le marché des services de télécoms fixes.
Chemin faisant, il continue de prendre en otage l’avenir des télécoms au Maroc. Alors que la pénétration de l’Internet mobile au Maroc touche plus de 33 millions d’abonnés, celle de l’Internet fixe ne dépasse même pas 2 millions de lignes actives.