Personne n’en doute: le port de Tanger Med a su s’imposer dans le Détroit, se permettant même de grignoter des parts de marché considérables chez ses concurrents dans la région. Cependant, il lui reste un défi de taille à relever, à savoir être encore plus indépendant vis-à-vis du port d’Algesiras.
Dans son édition du lundi 4 février, l’Economiste revient sur les réalisations de la principale enceinte portuaire du royaume, mais s’intéresse de près à la problématique du port d’Algesiras. Ce dernier concentre actuellement la majorité des connexions maritimes avec le royaume. Pourtant, il ne cesse de provoquer la grogne des opérateurs nationaux pour qui il est un passage difficile. L’enjeu pour Tanger Med est donc clairement de diversifier ses connexions en misant sur d’autres ports pour remplacer Algesiras. Et c’est exactement ce qui est en train de se faire progressivement.
Aujourd’hui, on dénombre pas moins de 120 ports dans le monde avec lesquels Tanger Med dispose de connexions, particulièrement pour le trafic conteneurisé. Selon l’Economiste, le trafic roulier peut déjà bénéficier de connexions établies avec le port de Motril et, surtout, de Vigo, qui est très prometteur. Pour preuve, la publication cite une croissance rapide du trafic sur cette ligne lancée en 2017 et qui, en 2018 déjà, est devenue la deuxième en terme de trafic roulier transitant par Tanger Med.
Mieux encore, les perspectives s’annoncent prometteuses, notamment avec le lancement futur du trafic d’équipements automobiles avec l’entrée en service de l’usine PSA à Kenitra. De même, le port espagnol se prépare actuellement à l’exportation de produits de la pêche depuis Tanger Med. Les autorités du port de Vigo semblent également conscientes de l’opportunité qui se présente à eux, en annonçant leur intention de doter l’enceinte d’un centre de contrôle des importations qui permettra de s’affranchir du goulot d’étranglement du port d’Algesiras.
L’Economiste relève certes que la connexion maritime avec Vigo est plus longue que celle avec Algesiras. Cependant, la publication note que les camions qui y transitent roulent moins longtempssur le territoire espagnol que lorsqu’ils débarquent à Algesiras.