L’interconnexion des bassins hydrauliques nécessitera un budget de 20 milliards de dirhams, selon Lekjaa

Fouzi Lekjaa s'exprime lors d'un point de presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil du gouvernement, jeudi 29 décembre 2022.

Fouzi Lekjaa s'exprime lors d'un point de presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil du gouvernement, jeudi 29 décembre 2022. Yassine El Ayouchi / MAP

Le 24/05/2023 à 16h59

VidéoL’interconnexion des bassins hydrauliques nécessitera un budget de 20 milliards de dirhams, selon le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, qui était de passage hier, mardi 23 mai 2023, à la chambre des conseillers.

Selon le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, qui s’est exprimé hier, devant la Chambre des conseillers, il faudra allouer un budget de 20 milliards de dirhams pour réaliser les travaux d’interconnexion des bassins hydrauliques. Ses propos font écho à la problématique du recul pluviométrique au Maroc, exacerbée par quatre années consécutives de sécheresse.

D’après le ministre délégué chargé du Budget, «les causes de cette situation sont bien connues, et la stratégie pour y remédier a été présentée en 2007 par Abdelkébir Zahoud, à l’époque secrétaire d’État chargé de l’Eau». Ce responsable a relevé que cette stratégie comprend notamment la mise en place de stations de dessalement et de systèmes de transport entre les différents bassins hydrauliques du pays.

Cependant, pour réaliser cette interconnexion et, par conséquent, transporter plus de 800 millions de mètres cubes d’eau, entre les bassins du Sebou et du Bouregreg, en reliant notamment les barrages de Sidi Mohammed Ben Abdellah et celui d’Al Massira, afin d’alimenter des villes telles que Casablanca et Marrakech, un investissement d’environ 20 milliards de dirhams sera nécessaire. «Ce choix est motivé par la nécessité de fournir une attention particulière à la population marocaine en matière d’eau potable», a noté Lekjaa.

Il est également important de prendre en compte l’impact de cette problématique sur le secteur agricole, qui consommait auparavant, à lui seul, 4 milliards de mètres cubes d’eau. Avec la réduction de la disponibilité de l’eau, cette quantité a été diminuée à 1,7 milliard.

Cette situation a, selon le ministre délégué chargé du Budget, eu des conséquences directes sur les agriculteurs, notamment les petits exploitants. En outre, les prix des aliments pour le bétail ont été multipliés par 2,5, tout comme ceux des engrais. La réalisation de l’interconnexion des bassins hydrauliques est donc un enjeu crucial pour le Maroc, tant sur le plan de l’approvisionnement en eau potable pour la population que sur celui du soutien à l’activité agricole.

6 MMDH pour la première tranche

Pour rappel, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a indiqué, jeudi 11 mai 2023, que les travaux de la réalisation de l’autoroute de l’eau, qui part de la zone du Sebou dans sa première tranche vers le bassin du Bouregreg avec une enveloppe budgétaire de 6 milliards de dirhams, se déroulent bien et devraient s’achever au mois de juillet ou d’août, sachant que le délai contractuel a été fixé pour octobre.

D’après lui, ce projet contribuera, dans sa première tranche, à transférer les excédents d’eau du bassin de Sebou vers le bassin de Bouregreg et vers le barrage Mohammed Ben Abdellah, qui approvisionne en eau potable le nord de Casablanca. Il contribuera ainsi de manière importante à traiter les problèmes hydriques au niveau de Casablanca et Rabat.

Par Hajar Kharroubi
Le 24/05/2023 à 16h59