En raison de la fin du cycle de production et de l’arrachage des cultures pour la préparation de la prochaine saison, le marché des tomates connaît une offre insuffisante par rapport à la demande, ce qui entraîne une hausse des prix, explique Amine Amanatoullah, producteur et exportateur de légumes primeurs.
De plus, la région de Souss-Massa, qui contribue à environ 70% de la production nationale de tomates, a été sévèrement touchée par le virus des fruits bruns et rugueux de la tomate (ToBRFV). Présent depuis deux à trois ans, ce parasite a considérablement réduit les rendements des cultures. Selon Amine Amanatoullah, près de 45% des plants ont dû être arrachés au début du cycle de production.
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D’autres problèmes phytosanitaires, tels que les pucerons, aggravent la situation en affectant la qualité et la quantité de la production. La lutte contre ces maladies a un coût élevé. Les producteurs investissent davantage dans des traitements et d’autres misent sur des semences plus résistantes, sans garantie de succès. Résultat: la densité des plants a drastiquement diminué, passant de 9.000 à seulement 3.000-4.000 plants par hectare, une baisse de rendement estimée à 30-40%. «Cette situation accentue le déséquilibre entre l’offre et la demande, entraînant une augmentation des prix», fait remarquer Amine Amanatoullah.
Notre interlocuteur signale que cette hausse des prix n’est aucunement liée aux exportations: «La plupart des contrats d’exportation couvrent la période entre la mi-octobre et fin avril. En mai, la production locale commence en Europe, notamment en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et en France. Il y a, par conséquent, moins de produits marocains destinés à l’exportation. La tomate ronde, principalement consommée par les Marocains, est réservée au marché local. En revanche, seules certaines variétés spécifiques comme les tomates cerises sont exportées.»
Les prix vont-ils continuer d’augmenter?
Ce professionnel exprime son incertitude quant à la poursuite de la hausse des prix des tomates. Il note qu’actuellement la production se fait principalement sous serre dans la région du Souss, mais la saison des cultures en plein champ est sur le point de commencer dans les régions du Gharb, du Nord, et dans d’autres parties du Maroc.
Il se montre pessimiste, car le virus qui a déjà touché les cultures sous serre pourrait encore plus endommager les cultures en plein champ, ces dernières n’étant pas résistantes au virus. Selon lui, l’évolution des prix dépendra des rendements obtenus dans les cultures en plein champ. «Si les rendements sont importants, cela pourrait aider à faire baisser les prix», conclut Amine Amanatoullah.