Malgré ses bons résultats à l’export, l’industrie automobile marocaine compte passer à la vitesse supérieure. Il s’agit de «passer d’un pays receveur d’ordres à un écosystème qui propose des solutions», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 5 décembre. Cette ambition a été réaffirmée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, lors de la 7e édition du Salon de la sous-traitance automobile qui s’est tenu la semaine dernière à Tanger.
Pour le Maroc, devenir un pays qui propose des solutions passe par une maitrise totale de la technologie automobile, mais aussi se positionner sur des segments d’avenir et incontournable, à l’image de l’électrique. D’ailleurs, sur ce point, «nous allons être la plateforme électrique la plus compétitive et intégrée au monde, qui servira non seulement nos futures gigafactories, mais également les gigafactories de toute la région», s’enthousiasme Ryad Mezzour, cité par le quotidien.
Le schéma semble réaliste, puisque «Neo Motors», le premier constructeur automobile marocain, a organisé ce vendredi 1er décembre, à son siège d’Aïn Aouda, la cérémonie de livraison de ses premiers véhicules, marquant le démarrage de la commercialisation des produits de la marque «Neo» auprès du grand public. De quoi contribuer à renforcer prochainement, le poids du secteur de l’automobile dans l’économie nationale.
Selon le ministère de l’Industrie et du Commerce, le secteur automobile devrait enregistrer cette année encore une fois un record à l’export en générant environ 140 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, contre 111 milliards de dirhams en 2022. «Aujourd’hui, avec les projets qui sont annoncés, si on se mobilise tous pour les mettre en place, on va facilement atteindre 360 milliards de dirhams de chiffre d’affaires d’ici 2029», espère Ryad Mezzour.
«Cela passera aussi par une plus grande maitrise de l’ensemble du processus de fabrication, sans parler bien évidemment de la hausse du taux d’intégration locale, qui tourne autour de 65%. Pour l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile (AMICA), il faudrait maintenir, maitriser et assurer la performance des processus de fabrication, tout en investissant davantage dans la formation des ressources humaines», écrit Les Inspirations Eco. Ce qui permettra non seulement de faciliter l’arrivée de nouveaux grands constructeurs, mais aussi de conforter ceux déjà installés dans le Royaume depuis plusieurs années, à l’instar du groupe Renault.
«Cet écosystème permet aujourd’hui à la filière industrielle marocaine de continuer à se développer en réalisant une croissance annuelle à deux chiffres, et Renault Group Maroc est fier d’en être le contributeur principal avec plus de deux tiers du chiffre d’affaires export automobile et près de 90% de sa production nationale exportée vers 70 pays», déclare Rachid Smakho, directeur du développement écosystèmes chez Renault Maroc. Même son de cloche chez Stellantis, dont le directeur général de l’usine de Kénitra, Mounir Khabouche, prévoit de produire cette année environ 193.000 véhicules, un résultat très compétitif qui permettra au groupe de se positionner à la première place dans la région de l’Afrique et du Moyen-Orient.