Après-Covid: quel plan de relance économique? La question a été posée à Mehdi Tazi, en sa qualité de vice-président de la CGEM et membre du Comité de veille économique, lors du récent webinaire organisé par l’Association pour le progrès des dirigeants, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 20 mai.
Pour Mehdi Tazi, la phase de relance est en cours d’élaboration et plusieurs questions se posent par rapport aux secteurs d’activité à relancer prioritairement. «Nous avons saisi toutes les fédérations sectorielles à la demande du ministère des Finances et nous avons pu faire remonter, à travers un document de 150 pages, 500 mesures recommandées par tous les secteurs», précise le vice-président de la CGEM.
Cette phase de relance a généré la remontée de 4 types de catégories de mesures. Le premier type porte sur les mesures de contingence. «Elles s’appliqueront dans le cas où le démarrage de l’activité s’effectuera en mode dégradé, compte tenu de l’arrêt. La question est de savoir si l’Etat va aider ce type d’entreprise en attendant que la demande puisse reprendre», explique le manager. Les mesures de financement représentent le second type de mesures proposées par les différentes fédérations. S’agissant de celles faisant référence à la dette, la question est de savoir comment une entreprise peut obtenir, sur une longue durée de 10 ans, un prêt bancaire apte à couvrir les charges d’exploitation avec un délai de grâce, un taux le plus bas possible (à moins de 4%) et, surtout, automatique.
Sur le financement des fonds propres, des mesures ont également été proposées en vue de l’accompagnement des secteurs qui en ont besoin, comme le tourisme. Il est clair que, s’agissant de ce domaine d’activité, les enjeux sont énormes, le rétablissement des entrées en devises étant primordial. Or, au-delà des ouvertures des frontières, rien ne permet aujourd’hui de prévoir le comportement d’achat du touriste étranger (crainte, précarité, logistique…).
Le troisième type de mesures proposé renvoie au support de la demande. «Consommer marocain représente une forte revendication des entreprises et de la CGEM», déclare Mehdi Tazi. La seconde parmi les principales mesures de cette catégorie concerne le maintien des commandes publiques à un niveau élevé. «Nous portons cette revendication forte car la tendance, dans certains pays, est de faire le contraire puisqu'ils n’avaient pas assez de recettes, ce qui s’est soldé par des scenarii catastrophiques», argumente le porte-parole de la CGEM.
Enfin, le dernier type de mesures porte sur l’accompagnement et, principalement, sur l’informel. «C’est le meilleur moment de faire prendre conscience aux entrepreneurs de l’intérêt de payer les impôts. L’une des recommandations est donc d’élargir la base bénéficiant de la CNSS et de l’AMO. La contrebande est un vaste chantier où un grand travail a déjà été fait et on doit profiter de cette crise pour que l’informel soit au maximum contenu».