Le Sahara, pivot de la stratégie commerciale du Maroc

Drapeaux des pays de l'Union économique eurasiatique

Revue de presseLe Maroc s’affirme de plus en plus comme un acteur stratégique dans les échanges commerciaux internationaux, notamment grâce à la signature d’accords de libre-échange incluant les provinces du Sud du Royaume. À l’horizon, un accord avec l’Union économique eurasiatique, composée de la Russie, de la Biélorussie, de l’Arménie, du Kazakhstan et du Kirghizstan. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 20/01/2025 à 20h30

Récemment, l’Union économique eurasiatique, regroupant la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan et le Kirghizstan, a exprimé son intérêt pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec le Maroc. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de diversifier les partenariats économiques et de renforcer les échanges avec des économies en développement, souligne le magazine Challenge dans une analyse consacrée au rôle des accords de libre-échange dans la stratégie commerciale du Maroc et dans la consolidation de sa souveraineté sur le Sahara.

L’intégration des provinces du Sud dans de tels accords constitue une opportunité stratégique pour le Maroc de renforcer sa position sur la scène internationale. En effet, l’inclusion de ces provinces dans des échanges bilatéraux ou multilatéraux implique une reconnaissance implicite de la souveraineté marocaine sur le Sahara, peut-on lire.

Le Maroc, grâce à ses accords commerciaux avec de grands blocs économiques tels que les États-Unis et l’Union européenne, a prouvé sa capacité à tirer parti des opportunités offertes par ces partenariats. Son intégration à de nouveaux blocs, comme l’Union économique eurasiatique, pourrait permettre d’élargir les débouchés pour les produits marocains, en particulier dans les secteurs des phosphates, de l’agriculture et de la pêche.

Au-delà des retombées économiques, ces accords revêtent également une dimension diplomatique. Le Maroc utilise ces partenariats pour consolider ses relations bilatérales et affirmer la marocanité du Sahara sur la scène internationale. Chaque accord commercial devient ainsi un levier stratégique pour ancrer cette réalité.

Le positionnement géographique du Royaume, au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et des principales routes maritimes mondiales, constitue un atout majeur. Cette situation stratégique fait du Maroc un partenaire incontournable pour des économies comme celle de la Russie, qui cherche à accroître son influence en Afrique. Avec ses infrastructures modernes, notamment ses ports et corridors logistiques, le Maroc se positionne comme une porte d’entrée idéale vers le marché africain.

«Par ailleurs, le développement des relations commerciales avec des blocs tels que l’Union économique eurasiatique permet au Maroc de diversifier ses partenaires, réduisant ainsi sa dépendance vis-à-vis de marchés traditionnels et renforçant son attractivité économique et politique», écrit Challenge.

Cependant, malgré ces opportunités, le Maroc aborde ces négociations avec prudence, fort des enseignements tirés de ses expériences passées. Certains accords précédents ont engendré des déséquilibres défavorables à l’économie nationale. Il est essentiel que les nouvelles ententes soient conçues selon une approche «gagnant-gagnant», garantissant ainsi la préservation des intérêts économiques du Royaume.

Ainsi, l’économie devient un levier diplomatique central pour le Maroc dans la gestion de ses territoires du Sud. L’intégration des provinces du Sud dans les accords commerciaux favorise la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara, qui a connu ces derniers mois des avancées significatives. Ce processus contribue également à renforcer la position économique et géopolitique du Royaume.

Par Lamia Elouali
Le 20/01/2025 à 20h30

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