Le Maroc confirme sa position de poids lourd dans le commerce international des légumes, avec des exportations de poivrons en forte hausse. Selon les données de la plateforme spécialisée EastFruit, basées sur les chiffres de l’Office des changes et reprises par le quotidien L’Économiste dans son édition du mercredi 17 décembre, le Royaume a expédié près de 190.000 tonnes de poivrons durant la campagne 2024/2025, générant plus de 240 millions de dollars de revenus pour la trésorerie nationale. Ce volume constitue un nouveau record, dépassant de 3,7% les résultats de l’année précédente, et prolonge une série de cinq années consécutives de performances exceptionnelles pour cette culture. La croissance annuelle moyenne des exportations sur cette période a atteint 13%, selon les analystes d’EastFruit.
«Le poivron, souvent comparé à la tomate, le produit agricole marocain le plus exporté, se distingue par sa sensibilité aux conditions climatiques», écrit L’Économiste. Sa température optimale de croissance est de 24 °C, tandis que le seuil végétatif est fixé à 8 °C. Les spécialistes expliquent que la croissance de la plante ralentit sous les 13 °C, rendant cette culture particulièrement exigeante en chaleur. Cette exigence explique, en partie, la concentration des surfaces cultivées dans des zones au climat favorable, telles que le Souss, le Saïss et les régions côtières, où il est possible de produire en deux périodes distinctes: de novembre à mi-janvier, puis de mars à fin mai. Entre janvier et mars, la production reste faible malgré une demande élevée, accentuant la pression sur le marché.
Le calendrier des exportations reflète également cette saisonnalité. Les expéditions débutent dès octobre avec les variétés précoces et culminent entre décembre et avril. Durant la campagne 2024/2025, les mois de janvier et de mars ont enregistré les volumes les plus importants, avec respectivement 25.000 et 23.000 tonnes expédiées. À partir de juin, la chaleur réduit la qualité et les quantités disponibles, septembre étant traditionnellement le mois le plus calme pour les exportations.
L’Europe reste le principal débouché des poivrons marocains. L’Espagne, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas ont concentré 82% des exportations au cours de la dernière campagne, tandis qu’environ 7% ont été destinés à l’Afrique de l’Ouest, principalement la Mauritanie et le Sénégal. Le marché britannique connaît une croissance spectaculaire : en cinq ans, les exportations vers le Royaume-Uni ont été multipliées par quinze. La diversification géographique des débouchés se poursuit, avec des volumes supérieurs à 100 tonnes expédiés vers 19 pays en 2024/2025, contre 15 l’année précédente, les destinations secondaires représentant près de 5% des exportations, contre 3,5 % l’an dernier.
«Cette dynamique n’est pas limitée aux poivrons. Le Maroc enregistre également des records pour ses agrumes, notamment les mandarines et les clémentines», souligne L’Économiste. Les exportations vers l’Allemagne ont atteint 8.200 tonnes, pour une valeur de 12,1 millions de dollars, soit une hausse de 60 % par rapport au précédent record de 2022/2023. Pour la première fois, les recettes d’exportation ont dépassé les 10 millions de dollars, positionnant le Royaume au quatrième rang des fournisseurs de mandarines et de clémentines sur le marché allemand.
Ces performances reflètent la montée en puissance du Maroc dans le commerce mondial des fruits et légumes, portée par une planification rigoureuse, une adaptation aux conditions climatiques et une diversification constante des marchés à l’exportation. Le pays confirme ainsi sa capacité à répondre à une demande internationale croissante tout en consolidant ses positions traditionnelles sur les marchés européens et en explorant de nouvelles opportunités à l’international.








