Au terme du premier semestre de 2022, la situation des échanges extérieurs fait ressortir une hausse du déficit commercial de 48,7%, pour s’établir à 150,5 milliards de dirhams. Une évolution qui s’explique par une progression des importations (+44,2%) plus importante que celle des exportations (+41,2%), indique la dernière note de conjoncture de la direction des études et des prévisions financières (DEPF).
A fin juin 2022, les exportations de marchandises ont atteint 215,1 milliards de dirhams, en progression de 41,2%. Cette hausse a concerné la totalité des secteurs, plus particulièrement celles des phosphates et de ses dérivés, l’automobile, l’agriculture et l'industrie agro-alimentaire, ainsi que le textile et cuir.
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Les ventes de phosphates et de ses dérivés ont poursuivi leur progression considérable de 84,3% à 57,5 milliards de dirhams, suite, exclusivement, à un effet prix. C’est ainsi que les exportations ont augmenté de 58,9% pour le phosphate brut et de 56,4% pour l’acide phosphorique. Pour les engrais naturels et chimiques, les exportations ont enregistré une augmentation de 100,2%, due à ce même effet prix, qui a plus que doublé, souligne la DEPF.
Toutefois, leurs quantités exportées sont en baisse de 14,8%. De ce fait, la part du secteur des phosphates et de ses dérivés dans l’ensemble des exportations s’est accrue, pour se situer à 26,7% contre 20,5% un an auparavant. Ce secteur conserve ainsi sa place de premier secteur exportateur du Maroc.
Les exportations automobiles et aéronautiques en hausseLes ventes du secteur de l’automobile ont affiché, quant à eux, un accroissement de 30,1%, s’élevant à 52,8 milliards de dirhams, dépassant leurs niveaux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021. Cette évolution a principalement résulté de l’accroissement des ventes de construction (+54,7%). Néanmoins, la part des ventes de ce secteur dans le total des exportations a reculé de 2,1 points (24,6% à fin juin 2022, contre 26,7% à fin juin 2021).
Dans le même ordre d'idées, les exportations du secteur de l’aéronautique sont en hausse de 62,5% à 10,9 milliards de dirhams, dépassant leurs niveaux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021. Cette évolution recouvre une hausse des exportations relatives à l’assemblage de 73,1% et de celles de l’EWIS de 43,2%. La part de ces ventes dans le total des exportations gagne 0,7 point (5,1% à fin juin 2022, contre 4,4% à fin juin 2021).
En parallèle, les exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaire se sont renforcées de 24,8% pour ressortir à 46,3 milliards de dirhams. Cette évolution s’explique par la hausse simultanée des ventes de l’industrie alimentaire (+30,8%) et de celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+19,1%).
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De leur côté, les exportations de textile et cuir se sont accrues de 32,4% à 22,2 milliards de dirhams. Cette évolution est attribuable à la hausse des ventes des principaux segments de ce secteur en l’occurrence, les vêtements confectionnés (+36,3%), les articles de bonneterie (+27,4%) et les chaussures (+27,9%).
La facture énergétique continue de flamber A fin juin 2022, les importations de biens ont affiché un accroissement de 44,2%, s’élevant à 365,6 milliards de dirhams. Cette évolution fait suite à l’augmentation des achats de la totalité des groupes de produits, principalement les produits énergétiques, les demi-produits, les produits alimentaires et les produits bruts.
La facture énergétique s’est ainsi appréciée de 124,7% à 71,5 milliards de dirhams, représentant 19% des importations totales. Cette évolution est principalement attribuable à l’accroissement des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+124,8%), évolution due à la hausse des prix qui ont plus que doublé (9.614 dirhams la tonne à fin juin 2022, contre 4.719 dirhams la tonne un an auparavant).
De même, la facture alimentaire s’est appréciée de 43,4% à 46,1 milliards de dirhams, principalement en lien avec la hausse importante des achats d’orge (+830,8%) et, dans une moindre mesure, de ceux de blé (+55,1%).