La réforme des régimes de retraites pourrait être reportée, selon un économiste

La réforme des régimes de retraites pourrait être reportée, selon un économiste. (Y.Mannan/Le360)

Le 19/09/2025 à 09h23

VidéoZakaria Ferano estime qu’une année électorale n’est pas propice à une telle réforme. Alors que les réserves de la CMR s’approchent de l’épuisement, il appelle à un consensus national préalable pour garantir l’équité entre les différents régimes.

La réforme des systèmes de retraite au Maroc pourrait être repoussée au-delà des élections législatives de 2026. Pour l’économiste Zakaria Ferano, «une année électorale n’est pas appropriée pour ce genre de chantier», tant les enjeux techniques, sociaux et politiques rendent le dossier particulièrement complexe.

Le chef du gouvernement a récemment laissé entendre que la réforme pourrait être différée, insistant sur la nécessité de parvenir d’abord à «une vision de consensus» entre les pouvoirs publics et les syndicats quant à la nature, aux modalités et aux objectifs de la réforme. Il a indiqué que la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, convoquera prochainement une nouvelle réunion de la commission nationale chargée du suivi du dossier, en présence des partenaires sociaux.

Ferano souligne que «le principe d’équité et d’égalité entre les différents régimes» doit impérativement guider la réforme. Aujourd’hui, les écarts sont considérables: la pension moyenne servie par la CNSS ne dépasse pas 2.300 dirhams, contre 8.000 dirhams pour la CMR et plus de 10.000 dirhams pour le RCAR. Au-delà des aspects financiers, plusieurs interrogations demeurent: maintien du système de répartition ou bascule vers la capitalisation? Élargissement des régimes à points? Relèvement de l’âge légal de départ à la retraite?

Autant de sujets sensibles qui nécessitent, selon l’économiste, un débat approfondi avant toute prise de décision. «Introduire une réforme aussi importante durant la dernière année d’un mandat gouvernemental serait inimaginable, voire invraisemblable», tranche-t-il. En pleine année électorale, parvenir à un accord avec les syndicats paraît hautement improbable, et un débat non abouti risquerait d’envenimer davantage le climat social.

Pour lui, la priorité reste donc de préparer un consensus national solide, avant d’engager une réforme qui s’annonce incontournable, mais dont le calendrier devrait logiquement s’étendre au-delà de 2026.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 19/09/2025 à 09h23