Face aux défis sociaux, démographiques, économiques et environnementaux, l’Afrique doit aujourd’hui plus que jamais accélérer son industrialisation et développer des filières économiques différenciantes, à avantage concurrentiel, qui lui permettront de financer une transition durable tout en intégrant les enjeux climatiques et écologiques, d’innovation et de recherche, de qualité et d’accessibilité. C’est la conclusion principale que souligne le quotidien Les Inspirations Eco dans un focus dédié publié dans son édition du lundi 26 juin.
La thématique a également fait l’objet de la deuxième table ronde portant sur le développement de l’industrie verte en Afrique et qui a mis l’accent sur le rôle clé du Maroc dans l’industrialisation du continent. Pour Benoit Ranini, président du cabinet de conseil indépendant TNP, «le Maroc est un champion industriel en Afrique et leader dans la greenification grâce à une politique très forte du photovoltaïque, de l’éolien et de l’hydrogène vert», ce qui lui permet de distancer d’autres pays africains qui n’ont pas encore la maturité, les compétences et les capitaux nécessaires pour accélérer leur industrialisation.
Un constat mis également en avant par Eric Bonnel, conseiller à la Chambre française de commerce d’industrie au Maroc qui a déclaré que le Maroc est le seul exemple en Afrique à avoir une vraie stratégie industrielle et des écosystèmes notamment automobiles, aéronautiques, et également en termes d’infrastructures, comme Tanger Med qui est devenu le 1er port africain et le 23ème au niveau mondial, ce qui a permis au pays de réussir son industrialisation.
Ce n’est pas le cas de plusieurs pays africains où l’industrialisation fait encore défaut. Aussi, au regard des projections économiques du continent, à savoir une population et un PIB qui vont tripler dans les 30 prochaines années, trois conditions sont nécessaires pour accompagner l’accélération de l’industrie durable africaine, selon Benoit Ranini: « une énergie abondante pas chère et verte, la formation de plus d’ingénieurs et de techniciens, et des financements ».
De son côté Brahim Maftah, directeur des transports à la Société Nationale des Transports et de la Logistique (SNTL) a insisté sur le fait que l’on ne peut réfléchir à une décarbonation de l’industrie sans prendre en compte la chaîne logistique qui représente 15 à 20% des coûts, et sur l’importance de créer des modèles propres et spécifiques à l’Afrique, comme cela a été le cas au Maroc.