Gazoduc Nigéria-Maroc: un intérêt majeur pour l’Afrique comme pour l’Europe, selon un analyste

L’analyste Tajeddine El Husseini revient sur le mégaprojet de gazoduc entre le Nigéria et le Maroc, qui s'avère être d'un intérêt majeur tant pour l’Afrique de l’Ouest que pour l’Europe occidentale.

L’analyste Tajeddine El Husseini revient sur le mégaprojet de gazoduc entre le Nigéria et le Maroc, qui s'avère être d'un intérêt majeur tant pour l’Afrique de l’Ouest que pour l’Europe occidentale. . Brahim Moussaaid / Le360

Le 04/05/2022 à 20h40

VidéoLe projet de gazoduc entre le Nigéria et le Maroc, qui pourra approvisionner à terme l’Europe, constitue «un intérêt majeur pour l’Afrique de l’Ouest et l’Europe occidentale», a souligné l’analyste Tajeddine El Husseini. Sa réalisation vient d’être relancée avec l’octroi de 14 millions de dollars par l’OPEC pour achever les études de faisabilité.

«La relance de ce projet de gazoduc intervient au moment où le Maroc cherche à assurer une sécurité énergétique et où l’Europe tente de trouver une autonomie et une alternative au gaz russe qui alimente à hauteur d’environ 40% les pays européens», a estimé le chercheur avant de faire état «des inquiétudes européennes au sujet de la dépendance de l’Europe au gaz russe».

«La guerre en Ukraine a ravivé ces inquiétudes», a observé Tajeddine El Hosseini rappelant que le pipeline entre le Nigéria et le Maroc sera long d’environ 3.000 km, si l’on excepte son tracé actuel qui passe, depuis 2010, au Bénin, au Ghana, au Togo.

Il y a quatre jours, le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OPEC Fund), a-t-il rappelé, a annoncé l’octroi de 14 millions de dollars, une somme non négligeable, pour continuer les études de faisabilité de ce grand projet dont l’acte de naissance a été signé en 2018 entre le président nigérian Mohammed Bouhari et le roi Mohammed VI, lors d’une visite d’Etat du chef nigérian à Rabat.

Il faut signaler que le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, a déclaré il y a deux jours que les deux partenaires principaux de ce pipeline, en l’occurence le Nigéria et le Maroc, sont à la «recherche d’une sécurisation financière pour concrétiser ce gazoduc». Celui-ci est appelé à devenir le 2e pipeline «le plus long du monde après celui de la Chine» (plus de 8.000 km). 

Selon Tajeddine El Husseini, les investisseurs vont bientôt se manifester. Ainsi, a-t-il affirmé, «Je pense que les investisseurs potentiels seront intéressés par ce mégaprojet dont les premières estimations des investissements seraient de 25 milliards de dollars».

«Parmi les grands investisseurs, il est fort possible d’y trouver un financement en provenance des pays du Golfe», a déclaré le politologue.

Ce dernier a enfin mis en exergue «la confiance et le respect» dont jouit le Maroc de la part de ses partenaires africains et européens pour assurer une pérennité dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz d’Afrique de l’Ouest. «Ce gaz naturel considéré comme une énergie propre sera d’un grand intérêt pour le développement de l’industrie et de l’économie marocaine», a conclu Tajeddine El Husseini.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 04/05/2022 à 20h40

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C'est un excellent outil qu'il faut mettre absolument en place.Certes il va coûter cher, mais il traverse 11 pays qui pourront ce servir où fournir du gaz .. il va générer beaucoup d'emplois pour le pays..les 11 pays participeront à l'effort financier comme l'Europe qui sera l'un des clients (si les russes veulent investir dans ce projet c'est qu'ils veules rester maître dans les énergies).on peut même faire monter les enchères..il y a de gros client..USA, CHINE,INDE,RUSSIE, EUROPE.. à nous africain de l'ouest, d'imposer notre vision..fini le temps des dictats et des valises pleine de dollars.. ça créera un dynamisme, une sécurité énergétique, de l'emploi , et si les pays concernés mutualisent leurs efforts,leurs compétences,le financement.Ça sera une Union africaine concrète.Incha Allah

Dite au moins 5000 km et jamais 3000 km, et en plus la partie qui arrive jusqu'au Ghana ça capacité n'est que de 5 milliards m³/an contre les 13.5 milliards du GME et les 30 milliards du projet Nigeria-algerie, pourquoi en ne parle jamais de sa capacité et sa durée de réalisation qui sont plus de 20 ans, j'ai peur que le Maroc aille investir dans un gouffre financier; le GME a coûté au Maroc zéro dollar. à son prix de 30 milliards de dollars justes pour amortir son investissement il faut des dizaines d'années et seul le Maroc d'ici 20 aura besoin au moins 5 milliards de m³ /an.

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