«La relance de ce projet de gazoduc intervient au moment où le Maroc cherche à assurer une sécurité énergétique et où l’Europe tente de trouver une autonomie et une alternative au gaz russe qui alimente à hauteur d’environ 40% les pays européens», a estimé le chercheur avant de faire état «des inquiétudes européennes au sujet de la dépendance de l’Europe au gaz russe».
«La guerre en Ukraine a ravivé ces inquiétudes», a observé Tajeddine El Hosseini rappelant que le pipeline entre le Nigéria et le Maroc sera long d’environ 3.000 km, si l’on excepte son tracé actuel qui passe, depuis 2010, au Bénin, au Ghana, au Togo.
Il y a quatre jours, le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OPEC Fund), a-t-il rappelé, a annoncé l’octroi de 14 millions de dollars, une somme non négligeable, pour continuer les études de faisabilité de ce grand projet dont l’acte de naissance a été signé en 2018 entre le président nigérian Mohammed Bouhari et le roi Mohammed VI, lors d’une visite d’Etat du chef nigérian à Rabat.
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Il faut signaler que le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, a déclaré il y a deux jours que les deux partenaires principaux de ce pipeline, en l’occurence le Nigéria et le Maroc, sont à la «recherche d’une sécurisation financière pour concrétiser ce gazoduc». Celui-ci est appelé à devenir le 2e pipeline «le plus long du monde après celui de la Chine» (plus de 8.000 km).
Selon Tajeddine El Husseini, les investisseurs vont bientôt se manifester. Ainsi, a-t-il affirmé, «Je pense que les investisseurs potentiels seront intéressés par ce mégaprojet dont les premières estimations des investissements seraient de 25 milliards de dollars».
«Parmi les grands investisseurs, il est fort possible d’y trouver un financement en provenance des pays du Golfe», a déclaré le politologue.
Ce dernier a enfin mis en exergue «la confiance et le respect» dont jouit le Maroc de la part de ses partenaires africains et européens pour assurer une pérennité dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz d’Afrique de l’Ouest. «Ce gaz naturel considéré comme une énergie propre sera d’un grand intérêt pour le développement de l’industrie et de l’économie marocaine», a conclu Tajeddine El Husseini.