Dans le cadre d’une collaboration entre l’Agence française de développement (AFD) et le Policy Center for the New South (PCNS), une réunion s’est tenue le mercredi 17 avril dans les locaux du PCNS, sur le campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Rabat. Objectif: mettre en lumière le modèle marocain des Instituts de formation à gestion déléguée (IGD), un pilier dans la réponse aux enjeux du capital humain dans le développement des filières industrielles.
Au cours de cet événement, il est ressorti que les IGD, financés par l’AFD ces 15 dernières années, à hauteur de 41.5 millions d’euros, ont permis à plus de 35.000 jeunes de développer leurs compétences, avec des taux d’insertion professionnelle oscillant entre 70% et 100%. Ces investissements stratégiques, coordonnés par le département de la formation professionnelle du ministère de l’inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, ont non seulement stimulé des secteurs clés comme l’aéronautique, l’automobile, les énergies renouvelables et les industries culturelles et créatives, mais ont également favorisé l’émergence de nouvelles filières telles que la boulangerie/pâtisserie, le transport/logistique et le BTP.
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Ainsi, en 2023, l’AFD a appuyé un nouvel IGD dédié aux métiers de l’industrie pharmaceutique, démontrant par cela, un engagement continu dans l’identification et le soutien des besoins en formation pour les secteurs présents et futurs. Cette approche, basée sur les besoins des branches professionnelles, s’inscrit pleinement dans la vision du nouveau modèle de développement du Maroc, visant une prospérité économique et une inclusion sociale à travers le renforcement des compétences.
À ce propos, Younes Sekkouri, ministre de l’Emploi et des Compétences, a souligné les opportunités offertes par le développement du partenariat public-privé dans le domaine de la formation professionnelle, insistant sur l’importance de l’autonomie financière des institutions et de l’implication accrue du secteur privé.
Intervention de Youness Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences.
«Cela concerne principalement la montée en échelle en vue de couvrir par ce modèle plus de bénéficiaires, afin de toucher d’autres cibles, surtout celles qui ne sont pas diplômées. Il est important d’insister sur le renforcement de l’implication de l’entreprise dans ce type de partenariat afin de faire du partenariat public privé une règle et non une exception pour la gestion des établissements de formation professionnelle et enfin examiner la possibilité d’élargir ce concept de PPP pour intégrer aussi la contrainte de la mobilité professionnelle à l’international», a-t-il déclaré dans un communiqué.
De son côté, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, a salué l’engagement du Royaume dans la promotion du partenariat public-privé dans la formation professionnelle. « C’est un réel honneur que d’accompagner la dynamique de partenariat public privé impulsée par le Royaume il y a plus de 15 ans dans le champ de la formation professionnelle. Ce sont 10 IGD dans 5 secteurs stratégiques qui ont été ou sont financés par l’AFD aujourd’hui. S’appuyant sur les acteurs économiques et le secteur privé, le développement de ces instituts contribue à répondre aux enjeux d’une transition vers le nouveau modèle de développement qui prône un Maroc prospère, un Maroc des compétences et un Maroc inclusif », a-t-il également déclaré.
Enfin, Karim El Aynaoui, président exécutif du PCNS, a mis en avant les résultats prometteurs de leurs recherches, démontrant que l’intégration de la formation professionnelle dans la politique industrielle contribue à améliorer l’emploi et la productivité des entreprises, offrant ainsi une voie cruciale pour l’insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail.
Cette réussite du modèle marocain de partenariat public-privé dans la formation professionnelle suscite un intérêt croissant sur le continent africain, inspirant des initiatives similaires dans des pays comme Djibouti et le Sénégal. En outre, elle attire de nouveaux partenaires internationaux, renforçant ainsi la position du Maroc en tant que leader régional dans ce domaine.
D’ailleurs, le PCNS, fort de son expertise dans le domaine de la formation professionnelle, continue de contribuer à cette dynamique à travers une série de publications traitant des enjeux socio-économiques du Maroc, disponibles sur son site officiel policycenter.ma.