Comme attendu, après la baisse enregistrée en 2020, une forte reprise des faillites a eu lieu en 2021. Selon la toute dernière étude du cabinet Inforisk, spécialiste marocain de l’information légale et financière des sociétés marocaines, 10.556 entreprises ont dû mettre la clé sous la porte l'année précédente, ce qui correspond à un nouveau record historique dans le Royaume. La hausse est de 59% par rapport à 2020, et de 25% par rapport à 2019, précise l’étude.
La recrudescence des faillites observée en 2021 n’est pas une surprise. En effet, en 2020, les autorités marocaines avaient instauré des moyens très importants pour maintenir à flot les entreprises impactées par la crise. Or ces aides, qui ont permis de limiter les dépôts de bilan, ont pris fin en 2021. «Ces aides généralisées de l’État (Damane Oxygène/PME, indemnités CNSS…) ont permis de maintenir sous perfusion un certain nombre d’entreprises fragiles qui, sans ces aides, n’auraient pas pu passer le cap de 2020», expliquent les experts d’Inforisk.
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Les auteurs de cette étude note qu’il est «intéressant de constater que dans les pays où les aides étatiques à destination des entreprises continuent massivement (comme en France), les défaillances d’entreprises ont continué de baisser en 2021».
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A la fin des aides de l’Etat, s’ajoute aussi le fait que les entreprises, notamment les TPME, ont particulièrement souffert en 2021, avec des baisses plus ou moins importantes de leur chiffre d’affaires, du fait d'une reprise partielle de leur activité, dans un contexte caractérisé par des vagues successives de contaminations au Covid-19 qui ont pesé sur l’activité économique.
D’autres facteurs, structurels cette fois-ci, expliquent la forte hausse des défaillances. Inforisk évoque en particulier la problématique des délais de paiement, dont l’allongement continu impactait déjà négativement les sociétés avant la crise du Covid-19. Un phénomène qui s’est aggravé avec la crise et qui a fini par assécher la trésorerie d’une grande partie des entreprises.
Le taux de ces faillites au Maroc est d’autant plus élevé que les entreprises sont encore faiblement averties des mesures préventives existantes, fait également remarquer Inforisk. Ainsi, l’étude montre que seulement 0,3% des entreprises en difficulté ont eu recours aux procédures de sauvegarde, contre 99,6% pour la liquidation judiciaire.
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L’étude renseigne également sur les branches d’activités les plus touchées par ces faillites. Ainsi, les activités «Autres commerce de gros» arrivent en tête (19%) suivies des «Intermédiaires du commerce de gros» (12%). En troisième position on retrouve les activités «Autres travaux de construction» (10%), suivies du «Conseil pour les affaires et administrations d’entreprises» (5%) et du «Transport de marchandises» (5%).
Inforisk souligne enfin qu’à coté des 10.556 faillites «officielles», près de 95.000 sociétés, soit 14% du total des entreprises, sont officieusement «en sommeil». Les entreprises en sommeil se définissent comme des sociétés possédant un statut «Actif» dans la base de données d’inforisk (qui compte 700.000 sociétés marocaines), mais qui n’ont pas publié de bilan durant les 5 dernières années et n’ont pas publié d’événements juridiques ou judiciaires durant 5 années consécutives.
«Cette définition de sociétés en sommeil permet d’appréhender une vision plus large des entreprises en difficulté, et de sortir des chiffres officiels, qui restent malgré tout relativement faibles», conclut le cabinet.