Le Maroc souhaite exporter ses produits halal sur le marché russe. En atteste le mémorandum d’entente récemment signé entre Abderrahim Taibi, directeur de l’Institut marocain de normalisation (IMANOR), relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce, et Aidar Gazizov, directeur général du Centre international de normalisation et de certification halal russe, lors du 14ème Congrès international du halal, organisé par l’administration spirituelle des musulmans de Russie.
Concrètement, cet accord valide la reconnaissance mutuelle des certificats halal délivrés par les deux entités, prévoit des partenariats à long terme dans l’industrie halal, l’organisation d’évènements conjoints, la recherche, la mise en place de programme de formation professionnelle ainsi que la protection des droits des consommateurs de produits et services halal.
Le Congrès international du halal s’est déroulé en marge de la 31ème édition du Salon international de l’alimentation, des boissons et des produits alimentaires (ProdExpo 2024) qui s’est tenue du 5 au 9 février à Moscou. Ce rendez-vous agroalimentaire, considéré comme le plus grand salon international de l’alimentation et des boissons en Russie et Europe de l’Est, a enregistré cette année la participation d’une trentaine de pays.
Abderrahim Taibi faisait partie d’une délégation marocaine composée également du président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) Hassan Sentissi, de la vice-présidente de l’ASMEX et également chargée de la commission Afrique dans cette organisation, Saloua Karkri Belkeziz, de la directrice de la certification de l’IMANOR Naima Akouri et du directeur adjoint du Club Halal de l’ASMEX Mazlaynine Sidi Ahmed El Hiba.
Un marché d’environ 90 millions de consommateurs
Contactée par Le360, Saloua Karkri Belkeziz explique que l’IMANOR a décidé de nouer ce partenariat avec le Centre international de normalisation et de certification halal russe après avoir constaté une concordance entre les labels halal délivrés par les deux entités, à l’issue d’analyses des procédures de certification d’entreprises industrielles russes effectuées sur place. «Cette convention permet aux industriels marocains d’exporter des produits halal sur le marché russe qui représente environ 90 millions de consommateurs si l’on y ajoute les pays de l’ex-URSS, et aux entreprises russes d’acheminer leurs produits vers le Maroc», explique-t-elle.
ASMEX
D’après notre interlocutrice, à travers cette convention, l’objectif c’est surtout «d’inciter les industriels russes à investir au Maroc, ce qui leur permettra de mieux desservir les autres marchés du continent et de profiter des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)». D’ailleurs, l’IMANOR prévoit d’inviter plusieurs industriels russes lors de son prochain Salon du halal prévu en 2024, annonce-t-elle.
Parallèlement, l’ASMEX a également signé une convention de partenariat avec le Centre national de coordination pour le développement des relations économiques (CCN), représenté par Alexey Turundaev, pour développer les échanges commerciaux entre le Maroc et la Russie. «Ce grand centre, l’équivalent de l’AMDIE, qui se focalisait sur la promotion des investissements russes dans les pays de la région Asie-Pacifique, envisage de faire du Maroc un hub pour mieux toucher les autres pays africains», précise Saloua Karkri Belkeziz.