Nouvelle alerte de l’UE lancée aux exportateurs marocains. Après le CBAM (Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières), qui entrera en vigueur en 2026, ce sont cette fois-ci les exportateurs de produits agroalimentaires (fruits, légumes, viandes et poissons) vers le vieux continent qui devront se mettre en conformité avec les réglementations européennes en cours de mise en place, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 23 septembre.
Du changement, il y en aura. Cela s’appelle Green Deal, soit un ensemble de nouvelles normes environnementales et climatiques qui seront imposées par l’Union européenne. Objectif, faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone d’ici 2050, en transformant profondément les modes de production et de consommation. «Cela implique des répercussions directes sur notre secteur agricole, en particulier pour ceux qui exportent vers l’Europe», a déclaré Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, cité par le quotidien.
Au menu, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’usage responsable des ressources naturelles et l’adoption de pratiques agricoles plus durables. Les réglementations sur l’empreinte carbone des produits, l’usage des pesticides, et les normes sanitaires et phytosanitaires deviendront encore plus strictes. Le ministre y voit une opportunité de moderniser les pratiques agricoles.
Les défis sont énormes. «L’agroalimentaire est en effet classé deuxième secteur exportateur au Maroc. Son chiffre d’affaires à l’export a atteint 40 milliards de dirhams en 2019, dont les 2/3 proviennent des ventes sur le seul marché européen où sont acheminés 50% du volume total à l’export», lit-on.
C’est à Morocco Foodex que revient la tâche de sensibiliser aux nouvelles pratiques. Après avoir sillonné 6 villes marocaines pour sensibiliser et former les exportateurs agroalimentaires vers l’UE aux nouvelles réglementations européennes dans le cadre du Green Deal, place aux choses sérieuses.
Dans quelques semaines, un label qualité et durabilité mis en place par Foodex sera officiellement lancé, en partenariat avec la FAO, la Berd et l’UE. Ce label repose sur trois piliers: la durabilité sociale, la durabilité environnementale et la qualité. Le tout sera formalisé dans un cahier des charges avec un certain nombre de critères à respecter Ce sera le sésame qu’il faudra avoir pour pénétrer le marché de l’UE et ce sont les contrôleurs de Morocco Foodex qui seront chargés de le délivrer.