Après la France, le mouvement de contestation des agriculteurs s’étend à l’Espagne. À l’appel des principaux syndicats du secteur, les agriculteurs espagnols se sont rassemblées jeudi, pour le troisième jour d’affilée, et ont investi plusieurs axes routiers, notamment en Castille-et-León (centre), en Castille-La Manche (centre), dans la région de Valence (est) et dans les Asturies (nord).
En Andalousie (sud), la manifestation a été ponctuée d’une attaque ciblant un camion rempli de tomates en provenance du Maroc. Dans une vidéo devenue virale, on voit un groupe de cinq personnes en train de vider la cargaison et déverser les caisses de tomates sur la chaussée. Selon nos informations, l’incident a eu lieu sur un tronçon autoroutier près d’Antequera, dans la province de Malaga.
Contacté par Le360, Lahoucine Adardour, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL), tout en confirmant l’incident, affirme que des recherches sont en cours pour identifier le propriétaire du camion vandalisé. «On ignore encore si d’autres camions marocains ont été touchés lors de ce mouvement de protestations», a-t-il ajouté.
À l’origine d’une partie de ces rassemblements se trouvent les trois syndicats agricoles les plus représentatifs: l’Association agraire des jeunes agriculteurs (ASAJA), l’Union des petits agriculteurs (UPA) et la Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs (COAG).
Lire aussi : France: la tomate marocaine prise pour cible
Ces trois organisations ont justifié cette série de blocages et opérations escargots par le «malaise» ressenti par une grande partie de la profession face à un métier jugé précaire et à une politique agricole commune (PAC) «trop bureaucratique».
Notons que les professionnels marocains rejettent fermement les accusations des agriculteurs européens pointant des «aberrations environnementales» affectant l’offre agricole locale. «Le produit marocain est soumis au contrôle de deux entités: d’une part, l’ONSSA concernant la traçabilité et, d’autre part, Morocco Foodex s’agissant de la qualité», se défend Lahoucine Adardour.
Du même avis, Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), assure respecter strictement toutes les normes environnementales et de qualité (concernant les mesures sanitaires et phytosanitaires). Et d’assurer: «Les quotas fixés par l’accord de libre-échange avec l’UE sont minutieusement respectés. Les quantités exportées en dehors de ces quotas sont soumises à des tarifs spécifiques que nous appliquons à la lettre.»