Croissance: voilà pourquoi Boussaid a revu ses prévisions à moins de 2%

Le360

Dans la LDF 2016, le gouvernement tablait sur une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, ce qui aurait permis une croissance supérieure à 3%. Or, elle ne dépassera pas 33,5 millions de quintaux, un écart tellement important que le taux de croissance en perdra au moins 1%.

Le 24/05/2016 à 11h30

Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement n’a pas trop tardé à revoir ses prévisions de croissance au titre de 2016. A l’occasion d’une sortie médiatique lundi 23 mai, Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances a reconnu qu’il fallait s’attendre cette année à un taux de croissance inférieur à 2%.

Le ministre a toutefois évité de donner un chiffre précis, une situation qui s’explique par le fait que «les nouvelles prévisions seront définitivement arrêtées à la veille de la présentation du bilan de mi-exercice de l’exécution de la loi de Finances au Parlement en juillet prochain, conformément à la nouvelle loi organique des finances», explique à Le360 une source gouvernementale.

D’ici là, Mohamed Boussaid aura déjà annoncé la couleur. En cause, l’une des prévisions retenues pour le calcul du taux de croissance inclus dans la loi de Finances 2016 ne sera pas réalisée.

Initialement, le gouvernement tablait sur une campagne céréalière de 70 millions de quintaux alors que le département de l’Agriculture vient d’annoncer qu’elle ne générera que 33,5 millions de quintaux. On passe donc d’un exercice avec un record de 110 millions de quintaux à un autre avec un autre record négatif, moins flamboyant.

La valeur ajoutée agricole en sera donc logiquement impactée et le taux de croissance globale aussi.

«On aurait même pu craindre un taux de croissance négatif si ce n’est l’impact positif des mesures prises dans le cadre du plan Maroc vert, conjugué à la bonne tenue de plusieurs autres secteurs non agricoles», explique pour sa part une source auprès du ministère des Finances.

En effet, hormis les cultures céréalières, les pouvoirs publics restent optimistes quant aux réalisations des autres branches agricoles qui devraient se maintenir à des niveaux positifs. D’autres secteurs comme l’automobile, le BTP, les télécoms ou encore le tourisme (ndlr: ce dernier continue d’afficher une hausse des recettes malgré des arrivées en baisse), l’économie nationale devrait limiter les dégâts induits par la mauvaise saison agricole.

Par Younès Tantaoui
Le 24/05/2016 à 11h30