Lors d’un exposé présenté ce jeudi devant les commissions des finances de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a annoncé que le taux de croissance de l’économie nationale devrait atteindre 4,2% en 2026, selon les prévisions établies par son département. Cette prévision s’inscrit dans la continuité du taux de croissance estimé pour 2025, également établi à 4,2%.
La ministre a précisé que le cadre macroéconomique retenu pour la loi de finances 2026 repose sur l’hypothèse d’un prix du baril de pétrole à 65 dollars et d’un taux d’inflation maîtrisé à 2%, sous réserve d’une stabilité des conditions géopolitiques internationales.
Dans son intervention, la ministre a également livré des données actualisées pour l’année en cours: «Grâce à Dieu, il y a de bonnes nouvelles concernant la reprise de l’économie nationale, avec une croissance prévue de 4,5% au titre de l’exercice 2024. Tous les secteurs économiques connaissent une reprise, tout en maintenant les équilibres macroéconomiques, ce qui est très important», a-t-elle déclaré.
Réduction du déficit et stimulation de l’investissement
Nadia Fettah a souligné que le gouvernement poursuivra résolument ses efforts en matière de réduction progressive du déficit budgétaire, en veillant à préserver les équilibres macroéconomiques dans un contexte international incertain. Elle a également réaffirmé la volonté de l’Exécutif de maîtriser la trajectoire de la dette publique, en renforçant la discipline budgétaire tout en maintenant un niveau soutenu d’investissement public.
La ministre a insisté sur l’importance de consolider les programmes sociaux prioritaires, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale, afin de répondre aux attentes des citoyens les plus vulnérables. Dans cette perspective, le gouvernement entend également stimuler l’investissement privé, accélérer le développement des secteurs productifs – notamment l’agriculture, l’industrie et les services – et moderniser les infrastructures, en lien avec les grands chantiers de transition numérique, énergétique et territoriale.
L’ensemble de ces orientations s’inscrit dans une vision intégrée et cohérente de la relance, articulée autour de la compétitivité, de l’inclusion et de la durabilité, pour inscrire l’économie nationale dans une trajectoire de croissance plus robuste et plus équitable à moyen terme.
Réserves de l’opposition
Les prévisions optimistes du gouvernement n’ont toutefois pas convaincu l’opposition parlementaire. El Hassan Lachgar, député de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a critiqué le recours répété du gouvernement aux décrets pour mobiliser des ressources additionnelles, sans passer par une inscription explicite dans la loi de finances initiale.
Selon lui, cette pratique, bien que récurrente, représente une forme d’évitement budgétaire: «Le gouvernement utilise parfois ces ressources via décret, ce qui permet de contourner l’inscription de certaines dépenses dans la loi de finances», a-t-il dénoncé, tout en soulignant que l’opacité entourant l’affectation de ces fonds soulève de sérieuses inquiétudes. Il affirme que cette année, certaines ressources auraient été utilisées au profit d’établissements publics sans transparence suffisante sur les bénéficiaires.
Enfin, le représentant de l’USFP a mis en garde l’Exécutif contre toute mesure incluse dans la loi de finances 2026 qui porterait atteinte au pouvoir d’achat des citoyens: «Toute disposition risquant de nuire aux intérêts des citoyens, nous tenterons de la bloquer», a-t-il prévenu.








