Coopération maroco-japonaise: un prêt de 3,9 milliards de dirhams pour appuyer l’irrigation sur 30.000 hectares dans le Gharb

Lors de la signature de l’échange de notes du prêt relatif au projet de «Développement hydro-agricole dans la zone sud-est de la plaine de Gharb», le 20 novembre 2025 à Rabat.

Le Maroc et le Japon ont signé, ce jeudi 20 novembre, un échange de notes et un accord de prêt de 3,9 milliards de dirhams destiné au financement du projet d’aménagement hydro-agricole dans la zone Sud-Est de la plaine du Gharb.

Le 20/11/2025 à 14h10

Le Maroc et le Japon ont procédé, ce jeudi 20 novembre 2025 à Rabat, à la signature de l’échange de notes et de l’accord de prêt portant sur le financement du projet d’aménagement hydro-agricole dans la zone Sud-Est de la plaine du Gharb. Le prêt accordé s’élève à 64,5 milliards de yens, soit près de 3,9 milliards de dirhams, apprend-on d’un communiqué de l’ambassade du Japon au Maroc.

La cérémonie, organisée au siège du ministère de l’Économie et des Finances, s’est déroulée en présence de Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, de l’ambassadeur du Japon au Maroc, Nakata Masahiro, et de Toyama Kei, directeur général du Département Moyen-Orient et Europe de la JICA (Agence japonaise de coopération internationale). Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Ahmed El Bouari, ainsi que le représentant résident de la JICA au Maroc, Tomoyuki Kawabata, ont également pris part à l’événement.

Le financement vise la réalisation d’un projet hydro-agricole portant sur 30.000 hectares dans la plaine du Gharb. L’opération comprend la construction de canaux principaux, la mise en place d’ouvrages hydrauliques annexes et le renforcement d’infrastructures existantes, afin de garantir une utilisation plus rationnelle de la ressource en eau.

L’objectif est d’améliorer l’efficacité hydrique et d’augmenter durablement la production agricole dans une région considérée comme l’un des territoires agricoles les plus prometteurs du pays. Dans le détail, le projet couvrira 20.000 hectares en extension et 10.000 hectares dédiés à la sécurisation de l’irrigation actuelle, au bénéfice d’environ 25.000 personnes représentant plus de 3.600 ménages agricoles répartis entre les provinces de Sidi Kacem et Sidi Slimane.

Lors de son intervention, l’ambassadeur du Japon, Nakata Masahiro, a souligné le caractère particulier de cette signature, la première depuis sa prise de fonction au Maroc.

Il a exprimé sa satisfaction de voir le Japon contribuer à un projet directement lié à la gestion de l’eau et à la sécurité alimentaire, deux enjeux devenus centraux dans les priorités du Royaume. Il a rappelé que ses déplacements dans différentes régions marocaines, notamment à Drâa-Tafilalet, lui ont permis de constater le degré d’engagement du pays en matière de lutte contre la pénurie d’eau, combinant grands ouvrages hydrauliques, savoir-faire traditionnel et initiatives communautaires.

«Depuis mon arrivée en mars dernier, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs régions du Maroc. Lors de ma visite dans la région de Drâa-Tafilalet, j’ai pu observer les grands barrages modernes construits par le gouvernement marocain. À Errachidia et Tinghir, j’ai visité des sites des projets soutenus par notre ambassade, visant la construction de canaux d’alimentation en eau de consommation domestique et de et développement agricole à l’échelle communautaire», a-t-il indiqué.

L’ambassadeur a également mentionné le discours du roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône, dans lequel la gestion proactive et durable des ressources hydriques a été présentée comme un axe prioritaire face à l’aggravation du stress hydrique et du changement climatique. Il a salué les efforts des autorités marocaines pour optimiser l’usage de l’eau dans l’agriculture et soutenir une croissance économique régulière dans un contexte de contraintes climatiques.

Selon l’ambassadeur, le projet permettra la construction d’un réseau d’irrigation reliant la rivière Ouergha aux terres cultivées. Il contribuera à la stabilisation de la productivité agricole dans la plaine du Gharb et soutiendra l’objectif du Maroc d’atteindre 60% d’irrigation économe en eau d’ici 2027, objectif auquel le Japon affirme vouloir continuer de participer.

Il a conclu son allocution par la référence au terme japonais «Uruosu», un mot qui signifie «hydrater» mais aussi «enrichir». Ce terme a été présenté comme la synthèse de l’ambition portée par le projet: enrichir la plaine du Gharb par un apport en eau mieux maîtrisé, enrichir les perspectives de développement agricole durable et enrichir, enfin, les relations entre les deux pays, qui se renforcent autour de projets à fort impact économique et social.

La plaine du Gharb se situe dans le bassin hydraulique du Sebou, le plus riche en ressources en eau du Maroc, avec un potentiel irrigable estimé à 224.000 hectares, dont près de la moitié reste encore à aménager. La modernisation de cette zone constitue un levier essentiel pour accompagner les objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, de valorisation agricole et d’adaptation climatique. Le projet s’inscrit, à ce titre, dans les orientations nationales définies par la stratégie Génération Green 2020-2030 ainsi que par le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui visent la modernisation des systèmes d’irrigation, la réduction des pertes hydriques et l’adoption de techniques économes en eau telles que l’irrigation goutte-à-goutte.

Par La Rédaction
Le 20/11/2025 à 14h10