Commerce extérieur: la nouvelle feuille de route expliquée par Omar Hejira

Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur.

Revue de presseAvec une feuille de route ambitieuse pour la période 2025–2027, le Royaume s’engage dans une nouvelle ère de promotion des exportations. Le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, dévoile une stratégie volontariste pour faire du Maroc un acteur incontournable du commerce mondial. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 07/08/2025 à 22h48

Le Maroc met les bouchées doubles pour renforcer sa présence sur les marchés internationaux. Après une décennie de progression soutenue de ses exportations (+63% entre 2012 et 2018, +49% entre 2018 et 2024), le Royaume entend franchir un nouveau cap. La feuille de route du commerce extérieur pour la période 2025–2027 entend atteindre plus de 540 milliards de dirhams d’exportations à l’horizon 2027, recruter 400 nouveaux exportateurs par an et générer 76.000 emplois directs.

«Cette stratégie repose sur un diagnostic actualisé de plus de 170 marchés et 1.200 couples produit/marché, et sur une large concertation nationale impliquant les régions, les fédérations et les entreprises», précise Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur dans un entretien explicatif accordé au confrère Finances News Hebdo.

L’un des piliers de cette nouvelle dynamique est l’élargissement de la base exportatrice, aujourd’hui limitée à quelque 6.000 entreprises. L’objectif est d’attirer principalement des PME vers l’international, en leur proposant un parcours d’accompagnement personnalisé et une panoplie d’outils digitaux innovants.

«Chaque entreprise, selon sa taille, son secteur et sa localisation, bénéficiera d’un appui sur mesure grâce à la plateforme One Shop Store Export », explique Omar Hejira. Douze bureaux régionaux seront également déployés pour assurer un accompagnement de proximité et corriger les déséquilibres territoriaux.

Le volet géographique est au cœur de la stratégie, lit-on. En plus des partenaires traditionnels, le Maroc entend s’attaquer à des marchés à fort potentiel mais jugés risqués jusqu’ici. Il s’agit notamment de l’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Amérique latine, écrit Finances News. Pour franchir ce pas, un dispositif public d’assurance-crédit à l’export a été mis en place.

«Ce mécanisme est structurant. Il permet de sécuriser les opérations vers des zones où le privé n’intervient pas, et chaque dirham investi peut générer jusqu’à 75 dirhams d’exportations», souligne Hejira. L’État a ainsi mobilisé 100 millions de dirhams pour couvrir 7,5 milliards de dirhams de nouveaux contrats export.

Conscient des exigences croissantes des partenaires internationaux en matière d’environnement, notamment avec la taxe carbone européenne (CBAM), le Maroc anticipe. La Stratégie nationale bas carbone, combinée à des mécanismes de financement verts, vise à décarboner progressivement l’industrie exportatrice.

«Nous accompagnons les entreprises dans leur transformation, notamment à travers des programmes comme Tatwir Croissance et Green Industry», affirme le secrétaire d’État. Une norme nationale sur le bilan carbone (inspirée de l’ISO 14064) est également en cours d’élaboration pour outiller les entreprises face à ces nouveaux standards.

Autre levier majeur, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), que le Maroc considère comme un chantier stratégique. Le pays a multiplié les initiatives: task forces, forums d’affaires, formations… «Notre engagement est total. La ZLECAf est l’illustration concrète de la vision panafricaine du Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», insiste Omar Hejira.

Parallèlement, lit-on encore, les accords de libre-échange signés avec divers partenaires font l’objet d’un réexamen attentif. «Il ne s’agit pas de remettre en cause notre politique d’ouverture, mais de renégocier des accords déséquilibrés, comme celui avec la Turquie, pour les adapter à nos intérêts économiques», précise-t-il.

À l’adresse des entreprises marocaines encore hésitantes, Omar Hejira se veut rassurant et mobilisateur: «L’internationalisation n’est plus un saut dans l’inconnu. C’est un parcours balisé, sécurisé, et soutenu par un écosystème public mobilisé. Le potentiel est là, les outils sont là, le monde attend ce que le Maroc a de meilleur à offrir. Osez l’export, osez grandir!»

Par La Rédaction
Le 07/08/2025 à 22h48