L’étude menée par la CGEM, laquelle mesure l’impact sur la compétitivité des entreprises, est sans appel. Le secteur informel coûte cher à l’économie, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 7 décembre. Comptez 40 milliards de dirhams de manque à gagner par an. «Quant à l’emploi, le total des actifs occupés représente 41%, tous secteurs d’activité confondus (hors secteur primaire). L’étude fait état de 2,99 millions d’emplois dans le formel qui restent menacés par l’informel», lit-on.
Sur le plan fiscal, le manque à gagner est estimé à 34 milliards de dirhams entre droits de douane, TVA et IS. Le reste concerne les cotisations sociales (6 milliards de dirhams). Selon le rapport, le non-paiement des impôts et charges contribue à la création de leviers de rentabilité supérieurs pour les acteurs informels engendrant un gap de compétitivité/prix important.
«Pour les activités des unités de production informelles, hors secteur primaire, le gap de compétitivité est de 25 à 40 points entre un acteur formel et informel. Pour la contrebande, le gap de compétitivité sur l’ordre de grandeur de la TVA appliquée sur les produits formels est de 20 points.
Quant à l’économie souterraine, qui représente les activités productives et légales mais qui emploient des méthodes détournées pour échapper au fisc, le gap de compétitivité minimum est de 15 points pour les importateurs informels», souligne Les Inspirations Eco.
Ce résultat est expliqué par le non-paiement de droits de douane et de taxes à l’importation. Sur le plan social, le gap peut aller jusqu’à 7 points du prix de vente engendré par le non-paiement des charges sociales. Résultat des courses, le gap de compétitivité se traduit par une pression sur les prix, une perte de part de marché et un manque de création de valeur.
«Pour remédier à ce fort impact, des recommandations ont été émises pour intégrer les acteurs de l’informel dans le circuit formel. Ainsi, le plan d’action s’articule autour de quatre chantiers prioritaires et deux leviers transverses», lit-on encore. S’agissant des chantiers, le patronat préconise le renforcement de l’attractivité du formel via une meilleure compétitivité des entreprises qui consiste en l’allégement de la fiscalité sur le travail et les outils de production, la simplification de la TVA et l’augmentation des droits de douane sur les importations de produits finis. Concernant l’accompagnement dans l’intégration des unités de production informelles, il est recommandé d’instaurer un cadre réglementaire et incitatif.