Céréales: le Maroc instaure une nouvelle prime forfaitaire pour l’importation de 2 millions de tonnes de blé

Une récolte de blé.

Le Maroc décide d’instaurer un nouveau système de restitution, pour encourager l’importation de 2 millions de tonnes de blé tendre entre le 1er octobre et le 31 décembre 2023. Objectif: combler le déficit de production causée par la sécheresse et sécuriser son stock de céréales, dans un contexte de flambée des prix sur le marché international.

Le 26/09/2023 à 08h34

Le Maroc décide de prolonger la campagne d’importation de blé tendre qui devait s’achever fin septembre 2023. Dans une note aux importateurs datée du 13 septembre, l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) annonce la mise en place d’un nouveau système de restitution pour encourager les importations de blé tendre entre le 1er octobre et le 31 décembre 2023.

D’après l’office, cette mesure fait suite à une décision conjointe du ministère de l’Économie et des finances et du ministère de l’Agriculture. «Les modalités de mise en application de ce système feront l’objet d’une circulaire qui sera publiée par l’ONICL. Les déclarations initiales d’importation, qui concernent les chargements durant la période précitée, ne doivent être déposées par les opérateurs à l’ONICL qu’à partir du 1er octobre 2023», précise l’organisme.

Le 23 juin dernier, le Royaume avait déjà mis en place une prime forfaitaire pour encourager l’importation de 2,5 millions de tonnes de blé tendre en provenance de la Russie, de l’Ukraine, de la France, de l’Allemagne, de l’Argentine et des États-Unis, entre le 1er et le 30 septembre. Des quantités qui devaient s’ajouter aux 5,5 millions de tonnes récoltées au cours de la dernière campagne pour sécuriser le stock de blé du pays, dans un contexte de sécheresse.

Sauf que cet objectif était difficilement réalisable si l’on sait que le Royaume n’avait importé que 676.000 tonnes en juillet 2023, dont plus de 418.000 tonnes de la France et plus de 161.000 tonnes d’Allemagne, d’après des données de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) consultées par Le360.

Pis, aucun grain de blé n’a pu aussi être importé en juin en raison de la suspension du système de restitution à l’import au cours de ce mois, et la flambée des coûts sur le marché international.

Plus de 2,2 millions de tonnes de blé importées durant le 1er semestre 2023

À noter que le Maroc a importé plus de 5,1 millions de tonnes de blé tendre entre le 1er juin 2022 et le 31 mai 2023 d’après la FNCL. Plus de 2,2 millions de tonnes ont été acheminées dans le Royaume durant le premier semestre 2023. La France était son principal fournisseur avec plus de 3 millions de tonnes expédiées, suivie de l’Argentine (878.292 tonnes) et de l’Allemagne (360.304 tonnes).

Le 28 juillet dernier, le Maroc avait opéré un changement majeur dans le système de restitution des importations de blé dont l’objectif implicite était d’aligner la prime forfaitaire du blé russe, qui était très basse, sur les autres origines, pour inciter les négociants à s’approvisionner depuis Moscou.

Reste à savoir si les importateurs marocains pourront acheminer les 2 millions de tonnes visées, dans un contexte de flambée des prix de l’«or brun» sur le marché international, depuis la décision de la Russie de ne pas prolonger l’accord sur l’importation de céréales depuis la mer Noire, le 17 juillet dernier.

Par Elimane Sembène
Le 26/09/2023 à 08h34