Ce qu’il faut savoir sur le pôle technologique lancé par le ministère de l’Équipement et de l’Eau

Le Maroc se dote d’un catalyseur d’innovation au service de sa souveraineté technologique

Nizar Barak (à gauche), ministre de l’Équipement et de l’Eau, aux côtés du directeur de l'EHTP, Jaouad Boutahar (à droite), dans le cadre du lancement du Pôle technologique. (A.Gadrouz/Le360)

Le 11/07/2025 à 17h04

VidéoLe ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a donné vendredi 11 juillet à Casablanca le coup d’envoi du Pôle technologique, un projet stratégique réunissant l’École Hassania des travaux publics (EHTP), le Centre d’études techniques (CID) et le Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE). Objectif: construire un écosystème intégré autour de la recherche, de l’innovation et de la formation d’excellence, au service de la souveraineté technologique du Royaume.

Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a présenté le vendredi 11 juillet, à Casablanca, le Pôle technologique, fruit d’une synergie inédite entre l’École Hassania des travaux publics (EHTP), le Centre d’études techniques (CID) et le Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE).

Porté par une ambition claire — bâtir un Maroc autonome sur les plans technologique et scientifique — ce Pôle traduit la volonté du ministère de l’Équipement et de l’Eau d’aligner ses actions sur les Hautes Orientations Royales. Il répond également aux grands défis mondiaux liés à l’eau, à l’énergie, aux matériaux et aux infrastructures.

«Il s’agit d’un levier stratégique qui consolide notre vision 2040 pour un écosystème souverain et pérenne dans les domaines de l’infrastructure et de l’eau», a déclaré Nizar Baraka.

Au cœur du dispositif: trois institutions de référence qui allient formation, expertise de terrain et recherche de pointe. L’EHTP entame une profonde transformation pour devenir une école d’ingénierie de rang mondial, le CID apporte son savoir-faire d’étude technique et le LPEE son expertise en essais et normalisation.

Le Pôle vise à intégrer de manière cohérente les volets de la formation initiale et continue, de la recherche appliquée, de l’innovation, de la veille stratégique et du rayonnement scientifique international.

Le renforcement du capital humain est un pilier central du projet. Le nouveau modèle pédagogique de l’EHTP inclura des cours hybrides, une école de chantier, un accompagnement personnel (bien-être, sport, encadrement social) et un accès à des laboratoires de pointe, dont des salles blanches. D’ici 2040, des partenariats stratégiques sont prévus avec 50 universités d’excellence à l’échelle mondiale.

Les Instituts spécialisés des travaux publics (ISTP) bénéficieront également de cette dynamique, avec des réhabilitations de campus, la création de nouvelles filières (dessalement, météorologie, maintenance d’infrastructures sportives) et l’ouverture de nouveaux instituts à Laâyoune et Rabat.

Vers une diplomatie technologique

Le Pôle technologique est conçu comme un écosystème interconnecté, favorisant la mutualisation des infrastructures critiques, le transfert de savoirs, la modélisation avancée des données et l’ancrage territorial des innovations à travers des projets pilotes. Il s’appuiera également sur des Comités scientifiques pour stimuler le débat technique, encourager la publication scientifique, organiser des événements majeurs et assurer la présence du Maroc dans les instances internationales.

En combinant formation d’excellence, recherche appliquée et innovation industrielle, le Pôle technologique entend faire du Maroc un acteur de la diplomatie scientifique internationale, capable non seulement de répondre à ses propres défis, mais aussi de rayonner au niveau régional et mondial.

Un modèle économique et une convention Groupement d’intérêt public (GIP) sont en cours d’élaboration pour garantir le déploiement effectif de ce chantier structurant.

Par Camilia Serraj et Adil Gadrouz
Le 11/07/2025 à 17h04