Ce qui explique la hausse des prix des cigarettes

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Revue de presseKiosque360. Le prix du tabac dépend en grande partie de la fiscalité au Maroc, qui va dicter la politique commerciale des prix des opérateurs.

Le 09/04/2019 à 20h19

«Nous ne sommes pas dans une évolution de prix très élevée. C’est vrai que c’est un choc, pour l’ensemble des consommateurs. Mais il s’agit là d’une décision étatique et comme nous sommes une entreprise citoyenne nous respectons cette décision». Voilà ce qu' a indiqué Antoine Dutheil de la Rochère, directeur général de la Société marocaine des tabacs (SMT), en marge d’un point de presse, organisé à Rabat, auquel le quotidien Aujourd'hui le Maroc consacre un article dans sa livraison du 10 avril.

Lors de cette rencontre qui l’a réuni avec Nabil Ennouri, président du SNCP, M. Dutheil s’est expliqué sur les raisons de la flambée des prix des cigarettes au Maroc et son impact sur le marché. «Si je prends l’exemple de la marque Marquise. Celle-ci a augmenté de 23%; ainsi, les taxes ont augmenté de 36% et le différentiel entre les deux, qui est la part de la SMT, a baissé de 13%», ajoute-t-il. Selon ses dires, la SMT avait l’obligation d’acheter l’ensemble du tabac produit au Maroc. «Après la libéralisation du secteur, nous avons continué à accompagner les tabaculteurs et acheter la production de tabac mais, au moins, de la part de l’alignement de la fiscalité des cigarettes brunes et blondes, la consommation du tabac brun a chuté depuis 2 ans et cela a forcé à réduire l’achat de tabac brun et l’achat du tabac produit au Maroc. Nous nous sommes engagés à nous orienter vers d’autres cultures. Pour l’anecdote, nous avons 7 ans de stock en raison de la chute de vente de tabac brun liée à l’augmentation du prix».

Le directeur général de la Société marocaine des tabacs a rappelé en effet que «le prix du tabac dépend en grande partie de la fiscalité au Maroc. Ceci va dicter la politique commerciale des prix des opérateurs». Pour sa part, Nabil Ennouri, président du syndicat national des commerçants et des professionnels du tabac, a relevé, quant à lui, que la loi de Finances n’encourage pas les marchands de tabac à réaliser des marges de bénéfice. «Ces gens arrivent à peine à réaliser 2.6% du chiffre d’affaires». Et d’ajouter que «plus de 4.5 millions de marchands et professionnels ne possèdent pas de couverture médicale.»

Par Fayçal Ismaili
Le 09/04/2019 à 20h19