Au cours de son interview lors de l’émission Grand Format, l’argentière du Royaume, Nadia Fettah Alaoui a affirmé être consciente du niveau relativement élevé de l’inflation (5,3% en 2022), qui pèse lourdement sur les finances des ménages et des entreprises. «Les mesures que nous avons prises étaient là pour atténuer l’impact de l’inflation. Nous ne pouvons pas la juguler», a expliqué la ministre, en rappelant que «le niveau d’inflation observé au Maroc reste en deçà de celui enregistré en Europe ou bien aux Etats-Unis».
Interrogé sur le fait de savoir si le gouvernement n’était pas actuellement en mesure d’imaginer une formule de soutien (soit une ristourne sur les prix à la pompe) qui pourrait être rapidement ressentie par la classe moyenne, tout comme dans d’autres pays, Nadia Fettah Alaoui a expliqué que la décompensation avait des bienfaits. «On ne peut pas se permettre d’être imaginatif. On se permet d’être technique. Le choix de ne plus compenser les carburants est salutaire. Aujourd’hui, si on devait les compenser selon l’ancien schéma, cela nécessite 60 à 65 milliards de dirhams, un montant qui dépasse les moyens à la disposition du gouvernement», a expliqué la ministre.
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Selon Nadia Fettah Alaoui, «le choix que nous avons fait, et cela se voit dans notre loi de finances, c’est d’exécuter le programme gouvernemental et de réformer en profondeur».
Mais n'y avait-il pas moyen de réallouer les recettes additionnelles issues de la fiscalité des carburants (TIC et TVA) qui n’étaient pas prévues dans la loi de finances 2022? Selon la ministre des Finances, le gouvernement a plus que réalloué ces recettes additionnelles, évoquant une charge de compensation supplémentaire de 12 milliards de dirhams, outre une dépense additionnelle de 4 milliards dans le cadre des autres programmes de soutien destinés à atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat.