L’organisation de la CAN 2025 a accéléré un vaste programme d’investissements publics et parapublics, principalement dans les infrastructures sportives, de transport et d’accueil. Plusieurs stades ont été construits ou profondément rénovés dans les villes hôtes, notamment Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, Fès et Agadir, selon des standards internationaux. Ces efforts se sont étendus aux infrastructures de mobilité urbaine et interurbaine, illustrés notamment par l’inauguration récente de la nouvelle gare ferroviaire de Hay Riad à Rabat.
Au-delà des enceintes sportives, ces investissements concernent également les aéroports, l’augmentation des capacités d’accueil, les réseaux ferroviaires et routiers, ainsi que l’aménagement urbain, la signalétique, la sécurité et les services publics. Ces dépenses, estimées à plusieurs dizaines de milliards de dirhams, s’inscrivent dans une logique d’héritage durable destinée à renforcer l’attractivité du Royaume bien après la fin du tournoi.
Les premiers indicateurs confirment déjà l’ampleur de la dynamique enclenchée. À la veille de la compétition, les aéroports marocains ont enregistré une affluence record, avec 868.287 passagers accueillis entre le 8 et le 18 décembre 2025, soit une hausse de 10,7% par rapport à la même période de l’année précédente. La seule journée du 18 décembre a marqué un record absolu en matière d’arrivées, traduisant l’attrait exceptionnel de la CAN 2025 et la capacité des plateformes aéroportuaires nationales à absorber des flux massifs dans des conditions opérationnelles maîtrisées.
Sur le plan des retombées directes, selon une étude menée par l’expert en tourisme, Zoubir Bouhoute, la CAN 2025 devrait attirer entre 500.000 et un million de visiteurs étrangers, auxquels s’ajouteront des millions de spectateurs nationaux. Cet afflux massif devrait générer une hausse significative des recettes touristiques, notamment dans l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce et les loisirs. Selon la même étude, les retombées économiques directes liées aux dépenses des visiteurs pourraient atteindre entre 4,5 et 12 milliards de dirhams, sur la base d’un séjour moyen compris entre huit et dix nuits et de dépenses quotidiennes oscillant entre 600 et 800 dirhams par personne. Les villes hôtes devraient ainsi connaître une activité économique exceptionnelle, avec des taux d’occupation hôtelière élevés et une forte dynamique commerciale.
Cette effervescence se reflète également dans le secteur de la mobilité urbaine. La reprise de l’activité de l’opérateur de VTC Uber au Maroc, à la faveur de la CAN 2025, s’inscrit dans cette dynamique globale visant à diversifier et moderniser l’offre de transport.
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La CAN 2025 bénéficie également d’un fort intérêt médiatique à l’échelle continentale et internationale. Les droits de diffusion télévisée, les accords de sponsoring et les partenariats commerciaux constituent des sources majeures de revenus pour la Confédération africaine de football. Ils contribuent en parallèle à la valorisation de l’événement et de son pays hôte, renforçant le positionnement du Maroc comme hub sportif et événementiel en Afrique, tout en attirant l’attention de grandes marques et d’investisseurs internationaux.
Sur le volet financier, la CAF a relevé les dotations pour cette édition, avec une prime de dix millions de dollars pour l’équipe championne, ainsi que des montants significatifs pour les autres sélections participantes. Ces flux financiers bénéficient indirectement aux fédérations nationales, aux joueurs, aux encadrements techniques et, plus largement, à l’économie du football africain.
L’organisation de la CAN 2025 agit également comme un accélérateur économique multisectoriel. Le transport aérien et terrestre devrait enregistrer une hausse notable du trafic, profitant aux compagnies aériennes, aux trains, aux taxis et aux services de mobilité. L’événement favorise aussi la création d’emplois temporaires et permanents dans la construction, la sécurité, l’événementiel, le tourisme et les services. Les petites et moyennes entreprises, les startups, les artisans et les prestataires locaux devraient tirer parti de cette dynamique exceptionnelle.
Au-delà des chiffres, l’exposition médiatique générée par la CAN 2025 constitue un puissant outil de marketing territorial. Elle contribue à renforcer l’image du Maroc comme destination touristique, plateforme d’affaires et pays capable d’organiser des événements internationaux de très grande envergure. Cette visibilité accrue est susceptible de favoriser l’augmentation des investissements directs étrangers, l’accueil de futurs événements sportifs et culturels et la consolidation de la stratégie nationale liée au Mondial 2030.
En définitive, la CAN 2025 représente pour le Maroc un véritable test économique et organisationnel. Bien au-delà du football, elle incarne un projet de développement, de rayonnement international et de modernisation des infrastructures. Si les retombées attendues sont à la hauteur des ambitions affichées, ce rendez-vous continental pourrait marquer un tournant majeur dans l’économie du sport et de l’événementiel au Maroc.








