Les fluctuations des cours du pétrole ont été tellement abruptes que les principaux producteurs ont dû se lancer dans des exercices d’improvisation effectués dans la précipitation, afin de stopper les fluctuations des cotations, en chute libre.
Sur une semaine, le baril de Brent et le WTI, références mondiales du brut, ont respectivement cédé 10% (avec une cotation à 71.06 $) et 8% (avec une cotation à 68.16 $), relaie Challenge qui relate qu’au Maroc, «on est loin de l’été 2022, où le carburant a frôlé les 17 dirhams avec son effet d’entraînement sur les prix de tous les produits et services. La hausse vertigineuse des hydrocarbures (pétrole et gaz) à cette époque, doublée de la sécheresse et de l’envolée des matières premières, a eu des conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d’achat des citoyens et les niveaux d’inflation».
La nouvelle baisse des cours du pétrole devrait donc se manifester dans les prochaines semaines sur les tableaux d’affichage des stations-service et, dans le Royaume, les consommateurs ressentent «déjà les bénéfices de la récente détente des cours mondiaux», explique l’hebdomadaire, qui relaie le fait que «le diesel, le type de carburant le plus consommé chez nous, est passé sous la barre des 12 dirhams auprès de la majeure partie des distributeurs».
Pour Challenge, «à cette cadence, les pays importateurs comme le Maroc, pourraient entrevoir avec optimisme la suite des développements à court et moyen termes. À en croire les analystes de Citi, l’une des plus grandes institutions financières au monde, les cours du pétrole devraient enregistrer une chute significative d’ici 2025 avec un baril de Brent sous les 60 dollars, soit une diminution de plus de 20% par rapport aux prévisions actuelles».
Dans ce cas de figure, au Maroc, «le gouvernement Akhannouch pourrait disposer de moyens supplémentaires pour financer ses programmes sociaux, notamment l’aide directe et la reconstruction d’Al Haouz, [et] pourra économiser, entre autres, les soutiens distribués ici et là, si les prix à la pompe retrouvent une certaine normalité», explique Challenge selon lequel, tout comme les consommateurs «qui croulent sous le poids des dépenses et souhaitent toutes les baisses de prix [possibles], l’Exécutif a grandement besoin de toute nouvelle rentrée d’argent pour consolider les bases de l’État social, qui fait partie des chantiers prioritaires de la prochaine loi de Finances».
Dans ce contexte, les distributeurs de carburants, dont les mouvements seront scrutés de très près, détiendront un rôle primordial, atteste Challenge, pour lequel le Conseil de la concurrence devra quant à lui «veiller au grain».