Aviculture: une offre de poulets dont personne ne veut

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Revue de presseKiosque360. L’offre bat des records quand la demande est au plus bas. Malgré des prix défiants toute concurrence, les Marocains ne consomment plus autant de poulets. Explications.

Le 30/08/2020 à 20h39

Alors que les produits de première nécessité ont vu leur production croître, la viande blanche, quant à elle, ne connaît pas du tout le même succès. Le secteur avicole est au plus mal. En effet, il doit enregistrer une baisse de la demande de 50%, rapporte le quotidien L’Economiste.

Selon la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), cette baisse s’expliquerait notamment par les partenariats établis entre producteurs, restaurateurs, traiteurs et hôteliers. Ces derniers ayant été mis pour la plupart en chômage technique n’ont pas maintenu leurs commandes en poulets.

Outre ce point, le chômage, la baisse d’activité, les licenciements, l’annulation de fêtes familiales sont aussi des raisons plausibles de baisse de pouvoir d’achat. En 2019, 625.000 tonnes de viande de poulet ont été produites, ce qui amène la consommation nationale à 22,1 kg par Marocain et par an. Juste avant la crise sanitaire, le pays produisait 9,5 millions de poussins par semaine contre 6 à 7 millions de têtes actuellement.

Aujourd’hui, la chute de la demande a mené à une diminution des prix. Ainsi, en avril dernier, les prix variaient entre 7 et 7,5 dirhams, contre 6,5 et 7 dirhams actuellement. Pourtant, sur certains marchés, les chiffres ne sont pas les mêmes. Ces poulets seraient vendus à 15 dirhams le kilo. “Cela dénote d’un problème dans la transmission des prix de la ferme au consommateur”, explique Chaouki Jerrari, directeur exécutif de la FISA au quotidien économique.

Par ailleurs, et contrairement aux autres secteurs, l’aviculture ne peut se permettre de baisser la production puisqu’il s’agit d’une programmation prévue 17 mois en amont. “Pour réduire leur production, certains éleveurs couvent plus longtemps, d’autres reforment de manière précoce leurs reproducteurs, à 50-53 semaines au lieu des 64-65 semaines”, détaille Jerrari.

Même si les abattoirs industriels fonctionnent à moins de 40% de leur capacité, tous les aviculteurs ne peuvent baisser la production, car si la demande reprend un rythme normal d’ici peu, ils seront perdants. Le manque de visibilité ne leur permet pas de prendre une décision précise.

Par Maya Zidoune
Le 30/08/2020 à 20h39