Haut-commissariat aux anciens résistants: audit de l’État, suite à des soupçons de malversations

Revue de presseL’Inspection générale des finances scrute actuellement à la loupe les activités et la comptabilité du Haut-commissariat aux anciens résistants et aux anciens combattants de l’armée de libération nationale, un organisme de l’État sur lequel pèsent des soupçons de malversations. Une revue de presse d’Assabah.

Le 14/05/2024 à 21h35

La comptabilité et les activités que mène le Haut-commissariat aux anciens résistants et aux anciens combattants de l’armée de libération nationale sont actuellement passées au peigne fin par une équipe dépêchée par l’Inspection générale des finances (IGF).

L’équipe d’audit de l’IGF souhaite vérifier si des opérations administratives et financières réalisées par cet organisme ont réellement été caractérisées par des dysfonctionnements, alors que des sources syndicales ont porté de graves accusations sur ses modes de gestion, indique Assabah de ce mercredi 15 mai.

Selon le quotidien, des informations diffusées par une représentation syndicale affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT) ont conduit à une enquête menée en interne, enquête ayant déjà révélé d’importantes anomalies qui ne peuvent être passées sous silence, en application du principe de la reddition des comptes.

D’après ces mêmes sources syndicales, un rapport relatant les conclusions d’une mission d’inspection interne a déjà été élaboré, sauf qu’il n’a pas, à ce jour, donné lieu au déclenchement d’une procédure administrative afin que ceux qui se seraient rendus responsables de dysfonctionnements soient sanctionnés.

Pourtant, une réaction à ce propos semble très attendue, que ce soit parmi les fonctionnaires de cet organisme de l’État ou par l’opinion publique.

C’est pourquoi cette représentation syndicale de l’UMT a dernièrement effectué une sortie médiatique que le quotidien qualifie de «virulente», où un appel a été lancé pour que l’enquête actuellement menée par l’équipe de l’Inspection générale des finances soit poussée «le plus loin possible», afin de s’assurer que les mesures nécessaires seront prises à l’encontre de ceux qui ont failli à leurs responsabilités.

Les dysfonctionnements dénoncés par la représentation syndicale sont en effet graves, et vont jusqu’à faire état de malversations au cœur même de la direction du Haut-commissariat. Ces faits concerneraient, relaie Assabah, «des dossiers en lien avec la récupération des archives marocaines depuis l’étranger». D’autres concerneraient, selon le quotidien, «des conflits d’intérêts», voire «des privilèges accordés à des fonctionnaires et leurs proches», grâce à «des appels d’offres taillés sur mesure».

Ces accusations de la représentation de l’UMT, dans cette sortie médiatique à charge contre l’ensemble de cet organisme de l’État, sont allées encore plus loin.

La représentation de l’UMT y dénonce aussi des anomalies dans la gestion de dépenses de déplacement et d’hébergement, ainsi que dans l’achat d’équipements.

Sur un plan administratif, ajoute Assabah, cette représentation syndicale dénonce aussi des dépassements qui ont pu être constatés dans l’application du décret organisant le travail de cet organisme, et son impact sur ses fonctionnaires.

À ce propos, le syndicat dénonce un «épuisement excessif des employés», qui se retrouvent à «travailler sur des missions dépassant leur périmètre», et «leur privation de certains de leurs droits, comme les congés et la mobilité».

Dans cette virulente sortie envers le Haut-commissariat, la représentation syndicale affiliée à l’UMT charge aussi cet organisme de plusieurs autres accusations, dont la falsification de rapports et l’élaboration de notes mensongères, afin de «couvrir» certains fonctionnaires qui profitent des dysfonctionnements constatés.

De même, le syndicat s’est plaint d’un «flou» qui caractérise «la gestion des postes à responsabilités».

La mission actuellement menée par l’équipe dépêchée par l’Inspection générale des finances permettra donc de déterminer si ces accusations correspondent à des faits avérés. Et si les dysfonctionnements dénoncés sont prouvés, de lourdes sanctions pourraient alors être prises.

Par Fayza Senhaji
Le 14/05/2024 à 21h35