Analyse Loi de finances – EP20: une gestion active assez coûteuse

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Pour atténuer le risque de financement sur le marché interne, le Trésor procède souvent à un échange de titres. Mais cela engendre parfois un surcoût.

Le 09/11/2020 à 11h29

Mise en place par la Direction du Trésor et des Finances Extérieures, la gestion active de la dette intérieure vise essentiellement la réduction du risque de refinancement inhérent au portefeuille de la dette du Trésor. Elle permet un lissage de l’échéancier de la dette pour éviter la concentration des remboursements sur certains mois et années.

Cette gestion active se traduit par le recours à des opérations de rachat et/ou des opérations d’échange de titres, ayant des maturités résiduelles inférieures à 18 mois. L’objectif principal recherché à travers la réalisation de ces opérations de substitution d’anciens titres par des nouveaux n’est pas de générer des gains financiers immédiats, mais plutôt de réduire le risque de refinancement.

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En 2019, la Direction du Trésor a réalisé 10 opérations d’échange de BDT et une opération de rachat pour un montant total de 44,1 milliards de dirhams. L’unique opération de rachat, réalisée le 26 décembre 2019, pour un montant de 6,3 milliards de dirhams répondait à un triple objectif. Primo: atténuer le risque de refinancement au titre de l’année 2020. Secundo: faire baisser le solde excédentaire du compte courant du Trésor de fin d’année. Tertio: réduire l’encours de la dette intérieure et, par conséquent, le ratio d’endettement de l’année 2019, alors que le montant racheté représentait près de 0,6 point du PIB.

Ces opérations de gestion active de la dette, réalisées en 2019, ont engendré une légère hausse des charges en intérêts de la dette intérieure payées en 2019 de près de 22 millions de dirhams. La baisse des charges en intérêts payées en 2019 (près de 193,9 millions de dirhams), suite au rachat par anticipation des tombées de cette même année ont été absorbées par une augmentation desdites charges de près 215,8 millions de dirhams, suite au rachat des tombées de 2020.

Malgré tout, ces opérations ont permis une atténuation du risque de refinancement lié à la dette du Trésor, à travers la réduction des tombées de remboursement sur certains mois, et le rallongement de la durée de vie moyenne de la dette intérieure de près de 5 mois et 16 jours.

Par Amine El Kadiri
Le 09/11/2020 à 11h29