Agriculture au Maroc: 19 contrats-programmes signés, 110 milliards de dirhams mobilisés sur 10 ans

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, avec des ministres et des représentants des filières agricoles, le 4 mai 2023 à Meknès, lors de la signature des nouveaux contrats-programmes.

Le 05/05/2023 à 08h06

VidéoUn total de 19 contrats-programmes pour le développement des filières de production agricole ont été signés jeudi 4 mai, dans le cadre de la 15e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc. Une enveloppe budgétaire de 110 milliards de dirhams sera ainsi mobilisée sur dix ans. L’objectif escompté est de renforcer la compétitivité des filières, d’optimiser et de valoriser leur production. Les détails.

Très attendus par les professionnels, 19 contrats-programmes pour le développement des filières de production agricole ont été signés jeudi lors de la 15e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM). Les acteurs du secteur espèrent que ces accords aideront à moderniser et à améliorer la productivité de leurs exploitations, tout en favorisant une production plus durable et plus respectueuse de l’environnement.

Mobilisant une enveloppe budgétaire de 110 milliards de dirhams sur une période de 10 ans, dont 42 milliards de dirhams provenant de l’État et 47% de la contribution des professionnels, ces contrats-programmes ont pour objectif de moderniser les filières, d’optimiser la production et la distribution, ainsi que de valoriser la production agricole.

Dans son discours prononcé à cette occasion, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a indiqué que ces accords visent à adopter une nouvelle méthodologie, afin de renforcer la structuration et la gouvernance des organismes professionnels, et d’améliorer leur efficacité. Des mécanismes de suivi et d’évaluation seront également mis en place, ce qui contribuera sans aucun doute à améliorer l’environnement professionnel et les conditions de production.

Drainer plus d’investissements

Ces contrats-programmes ont également pour objectif d’encourager l’investissement privé dans les différentes étapes de la chaîne de production, les incitations accordées via le Fonds de développement agricole représentant environ 81% du total des contributions du ministère de tutelle, a fait savoir le chef du gouvernement.

Il est aussi question de renforcer le développement des chaînes de production agricole et d’investir dans la rationalisation de l’utilisation de l’eau pour préserver les ressources naturelles. Plus de 27% des incitations seront ainsi destinées au financement de technologies d’irrigation économiques, a-t-il ajouté.

Toujours d’après Aziz Akhannouch, une attention particulière a été accordée à un certain nombre de chaînes de production en raison de leur importance pour atteindre la souveraineté alimentaire. Ainsi, un plan de relance des chaînes de production de lait et de viande rouge a été élaboré, en particulier après les difficultés rencontrées au cours des dernières années.

Lait et viande rouge: un budget de 26 milliards de dirhams

Le contrat-programme relatif au lait vise à augmenter la production de 40% et le nombre de vaches laitières de 216.000 têtes. Celui ayant trait à la viande rouge vise principalement à augmenter de 40% la production de viandes, en plus d’aménager et de moderniser 113 abattoirs. Le budget programmé pour ces contrats-programmes dépasse 26 milliards de dirhams, soit 22% du budget total.

Plus de 8 milliards de dirhams ont été alloués à la chaîne de production de légumes, reflétant la volonté forte du gouvernement de poursuivre le développement de cette chaîne. Ainsi, 3,2 milliards de dirhams seront consacrés à l’augmentation des superficies cultivées (+58.000 hectares), permettant d’augmenter la production d’environ 54%.

Outre la filière laitière et celle des viandes rouges, ces accords concernent également la filière avicole, la filière apicole, l’arboriculture, l’oléiculture, les oléagineuses, le maraîchage, les fruits rouges, le safran, la filière biologique, le riz, les agrumes, les céréales et légumineuses, le palmier-dattier, les cultures sucrières, l’arganier et la rose à parfum.

Par Hajar Kharroubi et Adil Gadrouz
Le 05/05/2023 à 08h06