Depuis plus d’une décennie, l’industrie aéronautique est devenue l’un des piliers de la croissance de l’économie marocaine. En 2023, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 20 milliards de dirhams. Ce dynamisme s’est poursuivi au cours des sept premiers mois de l’année en cours, avec des exportations qui ont atteint 15,34 milliards de dirhams, selon l’Office des changes, en hausse de 20,3% par rapport à la même période l’année dernière.
Si l’industrie aéronautique marocaine a pu réaliser ces belles performances, c’est notamment grâce à des ressources humaines hautement qualifiées, mises à la disposition des entreprises du secteur, afin de répondre à des besoins en constante évolution.
L’apport de ces compétences a d’ailleurs été évoqué lors du Marrakech Air Show 2024 qui s’est tenu du 30 au 2 novembre, au cours d’un panel intitulé «Le capital humain, facteur clé de compétitivité», organisé le vendredi 1er novembre, animé par Raphaël Samson, directeur général de l’Institut marocain des métiers de l’aéronautique (IMA), Mustapha Faqir, doyen et professeur titulaire de l’Ecole d’ingénierie aérospatiale et automobile de l’Université internationale de Rabat (UIR), Dave Davies, vice-président et directeur général de Spirit Aerosystems Morocco et Driss Bettache, directeur des partenariats de l’OFPPT.
L’IMA, qui a formé environ 15.000 lauréats depuis sa création en 2011 et l’Institut spécialisé des métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire (ISMALA), basés dans la zone aéroportuaire de Nouaceur, sont les principaux pourvoyeurs de compétences marocaines dans ce domaine. Ces deux instituts sont administrés par le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) lancé en 2007, qui regroupe actuellement plus de 140 entreprises du secteur.
Le capital humain marocain, un facteur d’attractivité
«L’employabilité représente notre cœur de métier. L’IMA a un taux d’intégration professionnelle de 99% parce que nos étudiants sont assurés de décrocher leur premier emploi avant la fin de la formation et disposent de toutes les compétences de base pour répondre aux besoins des entreprises», affirme Raphaël Samson, dans un entretien avec Le360 à l’issue du panel.
D’après notre interlocuteur, le niveau de compétences atteint par l’établissement l’autorise à convaincre les entreprises basées au Maroc de recruter des talents et incite les investisseurs à s’implanter dans le Royaume. «L’ensemble des filières enseignées sont recherchées par les industriels. Aujourd’hui, on constate que les métiers de technicien réparateur propulseur dédié à l’entretien et à la réparation des moteurs, celui de l’assemblage de structures aéronautiques, ou encore l’usinage, sont les plus demandés», précise-t-il.
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Interrogé sur le niveau d’adaptation de l’IMA à l’Intelligence artificielle (IA), la robotique ou encore la décarbonation industrielle, de plus en plus privilégiés par les industriels, Raphaël Samson assure que l’institut «s’adaptera à l’évolution des besoins des entreprises et développera des programmes de formation sur ces métiers si elles en font la demande».
Lors de l’inauguration du Marrakech Air Show 2024, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, avait déclaré que l’industrie aéronautique marocaine comptait environ 24.000 employés «tous hautement qualifiés, dont 42% de femmes», et atteignait «un taux d’intégration locale de 42 %». Selon lui, le gouvernement ambitionne de doubler le nombre d’emplois dans le secteur pour atteindre 50.000 postes au cours des six prochaines années.