Aérien: comment se présente l’offre Maroc-Israël

Des touristes israéliens à leur arrivée à l'aéroport Marrakech-Menara lors du premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc, le 25 juillet 2021.

En moins de deux ans, l’éventail des vols desservant le Maroc et Israël s’est considérablement élargi. Que ce soit dans le segment des voyages d’affaires avec Casablanca comme hub, ou dans le tourisme avec Marrakech, les opportunités se multiplient. Et les vols charter ne sont pas en reste.

Le 31/07/2023 à 16h43

Le trafic aérien entre le Maroc et Israël est en plein essor, avec un nombre croissant de vols, faisant de Casablanca un hub pour les voyages d’affaires et de Marrakech le point d’ancrage des circuits touristiques. Alors que cette dynamique se poursuit, des défis tels que le déséquilibre des flux touristiques et les coûts élevés des billets d’avion persistent, comme le fait remarquer David Sprecher, président de la commission tourisme et aviation de la Chambre de commerce Israël-Maroc.

RAM a initié ses services avec trois rotations hebdomadaires et a depuis doublé ce nombre à six. «En mars 2022, Royal Air Maroc a commencé à opérer trois rotations par semaine entre Tel-Aviv et Casablanca, mais ce nombre est désormais passé à six rotations. Il s’agit de la seule compagnie qui assure cette liaison au départ de l’aéroport international David Ben Gourion. Les vols de ce transporteur aérien sont également exploités en partenariat avec El Al, grâce à un système de partage de code», explique David Sprecher.

Pour ce qui est des compagnies israéliennes, celles-ci ne desservent pas Casablanca, mais se concentrent uniquement sur Marrakech, et l’une d’elles couvrira bientôt Essaouira. «On compte trois transporteurs actifs: El Al (trois vols par semaine), Israir (deux vols hebdomadaires) et Arkia qui vient d’annoncer que sa capacité vers Marrakech depuis l’aéroport international David-Ben-Gourion de Tel-Aviv sera doublée pour atteindre 22.000 sièges, en plus de son offre pour Essaouira qui se chiffrera à 11.000 sièges», signale-t-il.

Des vols charter opérationnels

Parallèlement à ces liaisons régulières, il y a également des vols charter pour les grands groupes. «Un exemple de destination desservie en charter ponctuel est Errachidia. Ces vols sont effectués par différentes compagnies aériennes», relève le président de la commission tourisme et aviation de la Chambre de commerce Israël-Maroc.

Concernant le trafic aérien, David Sprecher reconnaît que Casablanca est un hub important pour les voyages d’affaires, tandis que Marrakech est la principale destination de loisirs. «De nombreux voyagistes organisent des séjours qui débutent et se terminent à Marrakech. Avec l’ajout d’Essaouira à la liste des destinations, le nombre de touristes israéliens devrait encore augmenter», fait-il savoir.

Ce professionnel ajoute que la destination d’Essaouira revêt une importance particulière pour les touristes israéliens. Elle est marquée par une riche histoire et une coexistence pacifique entre les communautés juives et musulmanes. «L’accès facilité à cette ville contribuera à attirer davantage de touristes intéressés par son patrimoine culturel et religieux», estime-t-il.

Revenant sur le trafic aérien entre les deux pays, le président de la commission tourisme et aviation de la Chambre de commerce Israël-Maroc note qu’il a toujours été extrêmement important, depuis de nombreuses années. «À une époque, ces déplacements se faisaient principalement par des vols en correspondance, notamment avec des compagnies telles qu’Alitalia, Turkish Airlines, Air France et Iberia. Cependant, avec l’établissement de relations plus étroites entre les deux pays, une part importante du trafic se fait désormais par des vols directs vers l’aéroport international de Tel-Aviv», observe-t-il.

Malgré le succès apparent, des défis demeurent. Le déséquilibre entre le nombre de touristes israéliens au Maroc et de touristes marocains en Israël reste une préoccupation majeure. David Sprecher insiste sur la nécessité de résoudre ce problème, en particulier en ce qui concerne les visas. Une autre préoccupation est la hausse des prix des billets, attribuée, selon ce professionnel, au succès des lignes aériennes.

Hausse de 146% des arrivées touristiques en provenance d’Israël

Selon les données publiées par l’Observatoire du tourisme, le Maroc a connu une forte augmentation du nombre de touristes israéliens au cours du premier semestre de 2023. Dans le détail, ce nombre est passé de 15.619 au cours du premier semestre 2019 à 38.456 sur la même période en 2023, soit une augmentation de 146%.

Cet intérêt semble se confirmer et se renforcer, puisque plus de 5.671 touristes israéliens ont visité le Royaume pour le seul mois de juin dernier. De plus, sur les 150.000 visas électroniques (eVisas) validés par le Maroc, 55% ont été demandés par des Israéliens.

Les touristes marocains s’intéressent, eux aussi, à Israël. Selon la dernière newsletter du think tank américain The Abraham Accords Peace Institute (AAPI), quelque 1.800 d’entre eux ont visité l’Etat hébreu au cours des cinq premiers mois de 2023, dont près de 300 en mai, soit une augmentation de 80% par rapport à la même période en 2022.

Par Hajar Kharroubi
Le 31/07/2023 à 16h43