Le géant émirati e&, actionnaire majoritaire de Maroc Telecom, apporte sa bénédiction à l’accord conclu hier jeudi 27 mars entre l’opérateur historique et Inwi, portant notamment sur le règlement définitif du litige opposant les deux acteurs télécoms et, surtout, sur la mutualisation de leurs infrastructures de télécommunications via la création de deux joint-ventures destinées à renforcer le déploiement de la fibre optique et de la 5G dans le pays, pour un investissement initial de de 4,4 milliards de dirhams sur trois ans.
Dans une déclaration à l’agence de presse des Émirats arabes unis (WAM), Jassem Mohamed Bu Ataba Al Zaabi, président du conseil d’administration du groupe e&, a affirmé que ce partenariat stratégique marquait une avancée positive vers une plus grande stabilité du secteur des télécommunications au Maroc. Il a également souligné que cet accord renforçait l’attractivité du pays pour les investisseurs et mettait en lumière les efforts du Maroc pour créer un environnement concurrentiel équilibré et fiable.
«Notre engagement au Maroc est à long terme»
«Nous saluons les efforts continus du gouvernement marocain dans le développement du secteur des télécommunications et nous aspirons à renforcer notre coopération avec toutes les parties prenantes pour accompagner la transformation digitale du Royaume. Notre engagement au Maroc est à long terme, et nous sommes déterminés à jouer un rôle clé dans son développement digital», a assuré Jassem Mohamed Bu Ataba Al Zaabi.
Ce dernier a précisé que les investissements du groupe au Maroc se concentreront sur l’expansion des infrastructures numériques, la promotion de l’inclusion numérique et l’accompagnement des différents secteurs économiques dans l’adoption des nouvelles technologies. «Nous continuerons à travailler main dans la main avec le gouvernement et le secteur privé pour développer un écosystème numérique qui soutient la compétitivité du Maroc dans la région et illustre l’efficacité du partenariat public-privé dans le soutien au développement durable», a-t-il conclu.
Respect des lois et recherche de l’intérêt général
Idem pour Hatem Dowidar, président-directeur général du groupe e&, pour qui cet accord marque une nouvelle phase de stabilité du marché marocain, avec un cadre réglementaire plus équilibré «qui renforce notre confiance dans le secteur des télécommunications au Maroc». Pour lui, le pays a toujours été un marché clé où son groupe explore «constamment des opportunités de croissance et d’innovation dans les télécommunications et les technologies numériques».
Lire aussi : Télécoms: IAM et Inwi soldent leur contentieux et scellent un partenariat historique
«Nous sommes plus engagés que jamais à poursuivre nos investissements dans les infrastructures de fibre optique et de réseaux 5G, afin de renforcer l’infrastructure numérique, d’accompagner la digitalisation des services publics et d’offrir des solutions intelligentes adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises, tout en soutenant la compétitivité du Maroc dans la région», a ajouté Hatem Dowidar.
Le PDG du groupe e& voit dans le partenariat stratégique entre Maroc Telecom et Inwi un signe de maturité institutionnelle reposant sur le respect des lois et la recherche de l’intérêt général dans un environnement d’investissement stable. Un élément qui encourage le groupe «à redoubler d’efforts, non seulement pour développer les infrastructures, mais aussi pour bâtir un modèle numérique intégré qui accompagne les ambitions du pays en matière de transformation digitale», a-t-il commenté, précisant pour sa part que les futurs investissements se concentreront sur l’amélioration de l’expérience utilisateur, le renforcement des services numériques et le soutien à l’économie numérique marocaine.
Les détails du deal Maroc Telecom-Inwi
En vertu dudit accord, les deux opérateurs s’engagent à mutualiser leurs infrastructures passives de télécommunications en créant deux joint-ventures, détenues à parts égales, indiquaient IAM et Inwi dans un communiqué conjoint.
La première sera une «FiberCo», dédiée à l’accélération du déploiement de la fibre optique sur le territoire du Royaume, offrant un accès à Internet à très haut débit grâce à l’exploitation des infrastructures passives nécessaires aux lignes de fibre optique avec un objectif d’u million de prises dans 2 ans et de 3 millions de prises à horizon 5 ans.
Lire aussi : Télécoms: l’ANRT impose le partage des réseaux de fibre optique entre opérateurs
Le seconde sera une «TowerCo», consacrée à l’accélération du déploiement du réseau 5G sur le territoire du Royaume, afin de proposer une connexion dont la rapidité, la capacité et la qualité seront nettement supérieures, et qui investira dans la construction de nouvelles tours ou la rénovation des tours existantes de téléphonie mobile, avec un objectif de 2.000 tours dans 3 ans, et de 6.000 tours à un horizon de 10 ans. «Ces infrastructures passives mutualisées seront ouvertes à tout opérateur détenteur d’une licence lui donnant droit au partage des infrastructures passives dans le strict respect de la réglementation en vigueur», est-il précisé.
La mise en œuvre de ce partenariat restera soumise à l’obtention de l’autorisation de l’ANRT au titre du contrôle des opérations de concentration.
Les accords de Maroc Telecom et Inwi s’inscrivent également dans une volonté commune de dépasser leur différend passé relatif au partage d’infrastructures, qui avait donné lieu à une procédure judiciaire à l’issue de laquelle Maroc Telecom avait été condamnée au paiement de 6,38 milliards de dirhams en faveur d’Inwi à titre de réparation. Dans cet esprit, les parties renoncent à tous les recours judiciaires devant la Cour de cassation et réduisent le montant de l’indemnisation à 4,38 milliards de dirhams, soit une rétrocession de 2 milliards de dirhams par Inwi en faveur de Maroc Telecom.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte