Chaque année, plus de 55 millions de voyageurs empruntent les trains de l’Office national des chemins de fer. Et depuis 2018, Al Boraq s’est imposé comme l’un des symboles du Maroc moderne. Reliant Tanger à Casablanca, il a transporté en 2024 plus de 5,5 millions de passagers. Une réussite qui prépare le terrain à un projet encore plus ambitieux: prolonger la grande vitesse jusqu’à Marrakech.
Le chantier est colossal. La nouvelle ligne, longue de 430 kilomètres, partira de Kénitra, traversera Salé, franchira l’oued Bouregreg, rejoindra la gare Rabat-Agdal, puis Casablanca, avant d’atteindre Marrakech.
À l’horizon 2029, un nouveau réseau rapprochera davantage les grandes villes: Tanger et Rabat seront reliées en 1 heure, Tanger et Marrakech en 2h40, Rabat et l’aéroport Mohammed V en 35 minutes, Marrakech et l’aéroport Mohammed V en 55 minutes, Rabat et Marrakech en 1h35, et Marrakech et Fès en 3h45.
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L’ONCF prépare aussi l’arrivée des trains de proximité dans les grandes métropoles. À Rabat, 12 gares seront reliées entre elles. Casablanca disposera d’un réseau de 18 stations.
Marrakech, enfin, sera reliée à Benguerir avec 6 arrêts intermédiaires, dont le grand stade. La fréquence annoncée oscille entre 7 min 30 et 30 min.
Pour mener à bien cette transformation, l’ONCF consacre 96 milliards de dirhams d’investissements. 53 milliards sont dédiés aux infrastructures de la nouvelle ligne à grande vitesse Kénitra–Marrakech, 29 milliards à l’acquisition de trains modernes, 14 milliards à la modernisation du réseau actuel et au renforcement de 500 kilomètres de lignes.
Les travaux déjà lancés incluent 27 kilomètres de viaducs, un tunnel de 3 kilomètres, 15 kilomètres de tranchées couvertes, 300 ponts, 6 grandes gares et 24 gares de proximité neuves, sans oublier la rénovation de 20 gares existantes.
Des ajustements inévitables sur le réseau
Un tel chantier, mené sur un réseau déjà en exploitation, implique forcément des ajustements. À partir de ce mois de septembre, certaines lignes connaîtront une baisse de vitesse et une modification des fréquences, en particulier les navettes rapides Kénitra–Casablanca.
Ces désagréments resteront temporaires. Car à terme, c’est bien une nouvelle carte de la mobilité nationale qui s’écrit: un Maroc où les grandes villes se rapprochent, où le train devient le moteur de la compétitivité et de la durabilité, et où Al Boraq trace la voie d’un futur à grande vitesse.








