Voici l’état de l’édition du livre au Maroc en 2022-2023

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Salle de lecture d'une bibliothèque. DR

La Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les études islamiques et les sciences humaines vient de publier son rapport sur l’état de l’édition et du livre au Maroc en 2022/2023, dans les domaines de la littérature et des sciences humaines et sociales. Détails.

Le 07/05/2024 à 14h35

D’après les données contenues dans le dernier rapport annuel de la Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les études islamiques et les sciences humaines, le bilan de l’édition au Maroc pour l’année 2022/2023 s’élève à 3.482 titres. Ce résultat comprend aussi bien les publications print que numériques. Le nombre de magazines marocains inclus dans le décompte a atteint, lui, 496 numéros au cours de cette période.

Les publications papier représentent 92% du bilan de l’édition dans les domaines de connaissances couverts par le rapport (sciences humaines et sociales et littérature). Quant au volume de l’édition numérique, il a été établi au cours de la période susmentionnée à 8%.

Elle se décline principalement sous forme de publications d’établissements publics et d’organismes officiels (ministères, Bank Al-Maghrib, Haut-Commissariat au plan, etc.) et d’établissements œuvrant dans le domaine de la recherche (Institut royal des études stratégiques, Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche scientifique, Conseil économique, social et environnemental, Policy Center for the New South (PCNS), etc.). Les publications du PCNS représentent la grande part en la matière, soit 47,12% du volume numérique.

Le pourcentage des publications marocaines dans les domaines de la littérature et des sciences humaines et sociales rédigées en arabe est estimé à 78,29% du total des publications, tandis que celles en langue française atteignent à peine les 7,72%. Les publications en amazigh occupent, quant à elle, la quatrième place du classement avec seulement 1,51%, derrière l’anglais (2,58%).

Le français a le vent en poupe dans le numérique

«Ce qui distingue l’édition numérique au Maroc, c’est qu’elle est souvent publiée en français, notamment dans les domaines de recherche qui se réfèrent majoritairement à cette langue, comme c’est le cas dans les domaines de l’économie, de la gestion, de la finance et des études politiques», pointe la fondation.

Le bilan de l’édition numérique marocaine au cours de cette période a atteint un total de 191 titres couvrant les domaines des sciences humaines et sociales. «Ce qui le distingue le plus, c’est qu’il reste institutionnel. Toutes les publications sont publiées par des organismes gouvernementaux, des associations à but non lucratif ou des organisations régionales et internationales», fait remarquer le rapport.

Les statistiques sur la répartition linguistique des livres numériques ont révélé une présence importante de la langue française avec 84 titres, suivie de la langue arabe avec 63 titres, puis de l’anglais avec 44 opus.

La littérature domine le classement

La littérature marocaine (romans, nouvelles, poésie, théâtre, etc.) continue d’occuper une place prépondérante dans le domaine de l’édition au Maroc, couvrant 22,03% du total des livres publiés (658 titres print) au cours de l’année 2022/2023, dont 25,84% sont à charge d’auteur. Les études juridiques (424 titres) arrivent en deuxième position avec un taux de 14,2%, puis l’histoire avec 352 titres (11,79%), les études islamiques avec 298 titres et les études liées aux questions sociales avec pas moins de 265 publications.

Par ailleurs, les publications à compte d’auteur se sont élevées en 2022/2023 à quelque 628 ouvrages produits par un total de 617 auteurs.

«Le nombre total de titres parus à compte d’auteur a atteint un total de 628 titres, soit un pourcentage de 21%, contre 1.029 pour les éditeurs institutionnels et 1.329 pour les éditeurs privés», relève la fondation, notant qu’il s’agit d’un pourcentage important qui «témoigne de la persistance des problèmes structurels qui affectent le secteur de l’édition au Maroc et de la problématique de la distribution au niveau national».

Par Nisrine Zaoui
Le 07/05/2024 à 14h35