Voici plus de huit mois qu’ils sont au chômage technique à cause de la pandémie du coronavirus. La fermeture des salles de spectacles est perçue comme une asphyxie pour nombre de comédiens qui avouent manquer de travail, mais aussi de la bouffée d’oxygène que représente pour eux le père des arts.
«Cette privation qui dure depuis plus de huit mois est inquiétante et fâcheuse. L’artiste a le sentiment de manquer de ce qui constitue l’essentiel de sa raison d’être. Les représentations, les exercices et les répétitions pour une pièce de théâtre, les rencontres entre comédiens… Tout cela nous manque. On vit entre quatre murs et l’on ne sort de chez soi que lorsque c'est vraiment nécessaire», déclare, la gorge nouée, Abdelilah Ajil.
Ce grand comédien suggère au ministère de tutelle de tenir compte de la situation de cette frange de la population que sont les acteurs de théâtre. Pour pallier cette situation, son confrère Abderrahim Meniari suggère de rouvrir les théâtres en limitant la capacité des salles à 40%.
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«L’essentiel est de renouer avec la dynamique d’avant. Car vous ne pouvez pas imaginer ce qu’est devenue la vie de ceux qui respirent le théâtre comme une sorte de drogue», ajoute-t-il.
La comédienne Fatima Naji, elle, caresse l’espoir que la pandémie de Covid-19 soit enrayée et que «nous retrouverons le théâtre qui nous manque tant». D’autant que pour les vieux routiers du domaine, à l’image de Hassan Foulane, «le théâtre est un art qui n’a pas son pareil. En être privé, c’est être comme un poisson hors de l’eau».
Inactifs depuis le mois de mars 2020, après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, les comédiens sont nostalgiques. Pour eux, comme le dit si bien Taha Naim, le théâtre n’a pas d’équivalent. «Contrairement au cinéma ou à la télévision, au théâtre vous êtes payé immédiatement par les applaudissements du public».