"Un objet archéologique sorti de son contexte sans être répertorié est considéré comme perdu", explique Abdelouahed Ben-Ncer, paléoanthropologue, professeur à l’Institut national de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) à Rabat dans une déclaration à Le360.
De fait, est-il logique d'affirmer que les 25.000 objets archéologiques remis au Maroc par la France, jeudi 15 octobre, ont déjà perdu jusqu’à 70% de leur valeur scientifique.
Ces pièces archéologiques avaient été saisies par les douaniers français, à Marseille et Perpignan, villes situées dans le sud de l'Hexagone, en 2006. Abdelouahed Ben-Ncer rappelle qu’à l’époque, un expert de l’INSAP s’était rendu sur place pour examiner les objets et en vérifier la liste. Dans ce lot, on retrouve, toujours selon notre interlocuteur, des pièces lithiques (outils remontant à la préhistoire) telles que des haches polies ainsi que des restes fossiles qui ont été collectés dans la nature.
En attendant l’envoi au Maroc de ce patrimoine (pesant trois tonnes) à la fin du mois d’octobre, une cérémonie solennelle a eu lieu jeudi à Marseille au Musée des cultures de la Méditerranée (Mucem).
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A cette occasion, Xavier Delestre, conservateur régional de l’Archéologie à la Direction régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur a souligné devant les médias de l’Hexagone combien l’ensemble saisi était remarquable par son volume, mais aussi en raison de la typologie des objets qui le composent. Parmi ces biens figurent un crâne de crocodile, des fossiles, des dents de poissons ou de reptiles, et des plaques gravées, dont certaines datées du néolithique.
Le conservatoire a évoqué le phénomène du pillage archéologique et a souligné qu’il prenait de l’ampleur ces dernières années à cause des conflits autour de la Méditerranée.
D'où l'urgence, selon Abdelouahed Ben-Ncer, de renforcer la formation des agents de la douane au patrimoine archéologique pour une meilleure identification de ces pièces et une lutte efficace contre le pillage.