Son père lui a transmis l’amour de la musique. Nedjim Bouizzoul, guitariste, fondateur du groupe Labess, a bien voulu se livrer au jeu des questions-réponses.
Le360: jouer à Essaouira, était-ce pour vous un rêve d’enfant?
Nedjim Bouizzoul: c’est un rêve de gamin. J’allais dire, ou plutôt, mon rêve lorsque j’avais la vingtaine. J’ai beaucoup entendu parler de ce festival. Je suis très content d’être ici.
Quelle est l’importance de la fusion des sonorités que vous prônez dans vos œuvres?
Généralement, l’art rassemble. Donc, pour moi, il s’agit de dire que, peu importe la langue de chacun, on peut communiquer avec la musique avec laquelle on s’identifie. C’est un peu instinctif, vu la trajectoire et l’histoire que nous, les Africains du Nord, avons. Les gens tombent de plus en plus dans le piège des divisions identitaires. Avec notre musique, nous sommes là pour dire non et pour montrer que nous sommes tous sur terre pour nous réaliser.
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Vous avez été inspiré par votre père. Quelle est l’importance et le rôle de cette transmission?
Le rôle de la transmission est très important. En Afrique du Nord et en Amérique latine, il existe toujours cette tradition de maîtriser quelque chose et de la transmettre, mais en Occident, on a tendance à l’oublier. De mon côté, c’est mon père, que Dieu ait son âme, qui m’a transmis l’amour de la musique.
En tant qu’artiste algérien exilé, lorsque vous voyez ce qu’il se passe actuellement chez vous en Algérie, qu’est-ce que vous ressentez?
Vous savez, à force de voyager, c’est la cause humaine qui prévaut. Pour moi, ce n’est même pas une question d’Algérie ou de Maroc. C’est soit on a un drapeau humain, soit on n’en veut pas.