Marie Batoul Prenant (2Wojoh): «quand Zakaria se maquille, c’est Zina qui se reconnecte à sa féminité»

Marie Batoul Prenant, actrice.

Le 02/04/2024 à 17h19

VidéoL’actrice Marie Batoul Prenant interprète le personnage de Zakaria dans «2Wojoh», la série à succès diffusée tous les jours à 19h45 sur 2M. Dans cette interview accordée à le360, elle réagit à la polémique née bien avant la diffusion et évoque ses projets futurs au Maroc.

Dans la série «2Wojoh», diffusée tous les jours sur 2M à 19h45, elle interprète le personnage de Zakaria, une jeune femme qui se déguise en homme pour survivre à la rue et à son hostilité. Marie Batoul Prenant est un nouveau visage qui fait son entrée à la télévision marocaine. Elle, de père français et de mère marocaine, a fait ses études en France et c’est dans l’hexagone, qu’elle a démarré sa carrière. Le public marocain l’a découvert pour la première fois, l’année dernière dans le long-métrage «Al Di La» de Othman Naciri où elle détient le rôle principal.

Dans cet entretien accordé à le360, la comédienne relate comment elle s’est retrouvée dans le casting de cette série télé à succès qui se fraie une deuxième place, dans le classement des émissions les plus regardées durant ce mois de ramadan.

Marie Batoul Prenant, vous avez démarré votre carrière en France, puis depuis quelques temps vous êtes de plus en plus visible au Maroc dans des productions nationales. Qu’est-ce qui explique cela?

Plusieurs personnes me demandent pourquoi je m’appelle Marie-Batoul. La réponse est simple. Mon père est Français et ma mère est Marocaine. Je suis née à Paris. Lorsque j’avais 6 ans, ma famille s’est installée au Maroc et j’y suis restée jusqu’à mes 19 ans puis, je suis repartie en France pour étudier le théâtre et le cinéma.

J’ai démarré ma carrière d’actrice là bas, en parallèle à mes études. Et après l’épisode du Covid-19, j’ai pris la décision de retourner au Maroc, le pays m’a beaucoup manqué. C’est là où j’ai grandi et tout le savoir et les connaissances que j’ai acquise, je voulais en faire profiter mon pays.

Comment vous êtes-vous retrouvé soudain dans le casting de la série «2Wojoh» de Mourad El Khaoudi alors que vous êtes à peine en train de vous faire connaître en tant qu’actrice au Maroc?

L’agence de production «Image factory» m’a contacté suite au film «Al Di la» de Othman Naciri qui est sorti l’année dernière et la réalisatrice Lamiss Khairat qui fait partie de l’équipe de la série « 2Wojoh » l’a vu au cinéma et c’est ainsi que j’ai rejoint le casting du film.

Vous interprétez le personnage de Zakaria dans «2Wojoh» et vous jouez aux côtés de Aziz Dadas, Majdouline Idrissi, Dounia Boutazout, Tarik Boukhari. Comment avez-vous vécu le tournage aux côtés de ces acteurs de grand calibre?

Jouer aux côtés de grands acteurs comme Aziz Dadas, Tarik Boukhari, Dounia Boutazout, c’était pour moi incroyable. Ils m’ont beaucoup aidé, car au début quand lorsqu’on a commencé le tournage et toute la phase de préparation, c’était très difficile pour moi d’entrer dans le personnage et j’avais du mal avec la langue arabe. Ils étaient très patients et m’ont accompagnée en me livrant des conseils pour trouver ma place.

Pensez-vous que le personnage de Zakaria, une femme, déguisée en homme, est justifié dans la série?

Zina avait une vie dure et pleine de violence. Elle ne s’entendait pas avec sa mère et lorsqu’elle n’était qu’une enfant, un homme a tenté de la violer. Pour cette raison, elle a décidé de sortir de chez elle et de prendre la rue comme refuge. Sauf qu’elle se rendra compte que tout ce qu’elle a vécu à la maison, existe dans la rue. Dans un élan de survie, elle se déguise en homme et parle comme un homme. C’est ainsi qu’elle a développé le personnage de Zakaria.

Comment avez-vous procédé pour interpréter au mieux le personnage de Zakaria?

Interpréter le personnage de Zakaria, c’était pour moi très difficile au début. Je pensais que ça allait être beaucoup plus simple que ce que je pensais, mais je devais travailler le langage de rue en arabe. Pour m’inspirer, j’ai porté le costume de Zakaria et je marchais dans la rue, hors tournage, pour accueillir les émotions des gens, leur ressentis et leurs comportements à mon égard.

Avant même la diffusion de cette série, une polémique est née suite à la circulation d’un extrait sur les réseaux sociaux où l’ont voit votre personnage, Zakaria, se maquiller. Quelle est votre réaction?

Cette scène où l’ont voit Zakaria, qui est en fait Zina, se maquiller, est très importante dans la série. Cela montre la première fois où elle va connaitre le sentiment d’amour. Cela fait des années qu’elle interprète le personnage de ZaKaria, elle se cache derrière ses vêtements larges...Jamais elle n’avait eu ce sentiment. Elle va donc découvrir qu’elle aime cet homme «Adib» avec lequel elle travaille et il va prendre soin d’elle pour lui plaire. Elle se reconnecte avec sa féminité, c’est un moment magnifique dans la série.

Après «2Wojoh», quels sont vos futurs projets à la télévision et au cinéma?

Il y a une série de Lamiss Khairat pour Al Aoula qui sera diffusée en principe après le mois de ramadan. Le feuilleton intitulé «Rihlat Al Omr» interprète le personnage de Mina, complètement différent de celui de Zakaria. C’est une jeune femme qui ne sait pas ce qu’elle veut. Elle est fiancée mais n’aime pas cet homme et va faire des études de médecine à contre cœur. On va suivre le parcours de cette femme qui va rencontrer des personnes âgées dans une maison de retraite qui vont l’aider à prendre sa vie en main.




Par Qods Chabâa et Adil Gadrouz
Le 02/04/2024 à 17h19