Le patrimoine et la culture marocains sont devenus une cible prioritaire de la junte algérienne. Cette dernière voit d’un très mauvais œil l’organisation par l’Unesco, vendredi dernier, d’une exposition et d’un colloque international honorant le Maroc et son patrimoine préhistorique. De nombreux comptes relevant des mouches électroniques des renseignements algériens ont choisi la twittosphère pour s’attaquer gratuitement à Audrey Azoulay, directrice générale de de l’Organisation des nations Unies pour l’éducation, la culture et la science (Unesco), et Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication.
Celui-ci a d’ailleurs qualifié ces attaques de gratuites et ne pouvant en aucun cas entamer la valeur de cet événement mondial à travers lequel le Maroc a célébré, à l’Unesco, son patrimoine préhistorique, qui est également celui de l’humanité tout entière.
Cette célébration concerne en particulier des répliques du crâne du plus ancien Homo sapiens du monde, datant de 350.000 ans, découvert près de Youssoufia, à Jebel Ochoud, ainsi que les plus anciens éléments de parure du monde découverts dans la grotte de Bizmoune à Essaouira, et qui remontent à plus de 1400 siècles!
C’est cet important et riche fonds civilisationnel et millénaire du Maroc qui est à la base du complexe des Algériens qui le combattent avec des insultes.
Lire aussi : Paris: le patrimoine préhistorique marocain à l'honneur à l'UNESCO
Il a suffi d’un tweet de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, se disant «très heureuse d’ouvrir à l’Unesco un colloque international de chercheurs dédié au patrimoine préhistorique du Maroc, organisé sous le haut patronage du roi Mohammed VI», pour que certains Algériens donnent libre cours à leur haine du Maroc et à leur antisémitisme.
Certains estiment ainsi que ce patrimoine découvert non loin de la côte atlantique du Maroc, a été «volé» à l’Algérie, comme le caftan, le couscous, le tajine, le zellige… Et que cela dure depuis 12 siècles. Rien que ça!
La directrice générale de l’UNESCO a même été accusée de favoritisme à l’égard du Maroc à cause du seul fait qu’elle est la fille d’André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI.
«Corrompue», «sioniste» sont les insultes qui reviennent le plus souvent pour s’attaquer à Audrey Azoulay.
Ce n’est pas la première fois que l’héritage historique du Maroc est la cible du régime algérien. La junte, qui refuse d’assumer le fait que c’est la colonisation française qui a donné à l’Algérie les composantes d’un pays, en taillant notamment sans complexe dans les territoires du Maroc et de la Tunisie, cherche désespérément à fabriquer un récit national avec des ingrédients imaginaires.
L’histoire millénaire du Maroc rappelle cruellement au régime ce qu’il n’a pas. Dès lors, la junte a démultiplié les attaques et les tentatives d’appropriation du patrimoine marocain, allant jusqu’à voler des photographies de femmes marocaines pour en orner des affiches de manifestations officielles.
Cette nouvelle guerre culturelle que mène l’Algérie au Maroc s’est particulièrement intensifiée ces dernières années. Il convient de ne pas en minimiser la portée.