Le CESE et son président Ahmed Reda Chami, ont co-organisé, vendredi 1er avril 2022, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, une rencontre au cours de laquelle ont été présentées les principales recommandations de cet avis intitulé «Pour une nouvelle vision de gestion et de valorisation du patrimoine culturel». Cette cérémonie, à laquelle ont participé notamment le ministre Mehdi Bensaïd, des hommes de la culture, des intellectuels, des artistes ainsi que des ambassadeurs étrangers accrédités au Maroc, s’est déroulée sous un grand chapiteau installé dans l’enceinte même de la célèbre et belle kasbah du Chellah rénovée à Rabat. «Si on évoque actuellement de plus en plus la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique, il faut qu’on s’intéresse désormais, et davantage, à l’aspect de la sécurité patrimoniale», a déclaré, devant une assistance de plus de 200 personnes, Ahmed Reda Chami avant d’évoquer les huit recommandations du CESE. Et d’ajouter que «notre pays est doté d'un patrimoine culturel millénaire, riche et diversifié». «Fruit de l'intelligence collective des Marocains, il se transmet de génération en génération et constitue un héritage vivant et une source de fierté qu’il convient de protéger, de valoriser, de promouvoir et de revisiter», a-t-il dit. Mais le diagnostic, selon Ahmed Reda Chami, comporte des faiblesses et des insuffisances. Le patrimoine culturel, selon l’expertise du CESE, a «besoin d’une forte impulsion en vue de se transformer valablement en richesse matérielle ayant un fort impact socioéconomique, en vue d’en faire un véritable levier de développement».
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Le CESE insiste sur le parachèvement des processus d’inventaire du patrimoine culturel, la reconnaissance de ses composantes et montre du doigt «la faible implication des territoires et du secteur privé dans la gestion et la valorisation du secteur et la faible appropriation du patrimoine culturel par la population». Sur la base de ce diagnostic, le CESE recommande «l’adoption d’une stratégie nationale pour la protection, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel fondée sur l’effectivité des droits, le respect de la diversité culturelle et l’implication des mécanismes de démocratie locale dans sa gouvernance». Il s’agit aussi de «consolider ses institutions, d’accorder une attention particulière au patrimoine immatériel, d’inventorier et de réaliser des cartographies». La stratégie doit aussi «garantir un financement national, favoriser les projets de mise en valeur du patrimoine». Enfin, selon le CESE, il faut charger une personnaliste publique «jouissant d’une grande notoriété» de mener «un plaidoyer efficace pour sensibiliser sur les enjeux de la valorisation de l’histoire du patrimoine culturel national».