La nuit où 50 Cent a fait vibrer Mawazine

50 Cent se produit à Mawazine sur la scène de l'OLM Souissi, la nuit du 21 juin, à Rabat. (C.Serraj/Le360)

Le 23/06/2025 à 20h19

VidéoÀ l’occasion du deuxième jour du festival Mawazine, la scène OLM Souissi de Rabat a accueilli une légende du hip-hop américain: 50 Cent. Devant des milliers de spectateurs en liesse, l’artiste a enchaîné ses plus grands tubes dans un show puissant. Une performance magistrale qui restera gravée dans les mémoires de cette 20ème édition.

Rabat a tremblé samedi 21 juin au soir, à l’occasion de la 20ème édition du festival de musique Mawazine. Sur la scène OLM Souissi, dominée par les projecteurs et une infrastructure digne des grands événements internationaux de référence, Curtis “50 Cent” Jackson a offert un spectacle d’une rare puissance. À plus de vingt ans de ses débuts sur la scène mondiale, l’artiste de Queens a prouvé que la flamme n’était pas près de s’éteindre.

Dès les premières notes de «In da Club», la foule, estimée à plusieurs dizaines de milliers de festivaliers, s’est enflammée. Une marée humaine de visages hypnotisés a entonné en chœur ce tube qui traverse les générations... Viennent ensuite «21 Questions», douce confession romantique, et «Candy Shop», hymne festif imprégné d’un groove irrésistible. Comme écrite dans le ciel, une impression persiste: alimenté par l’énergie brute de ses tubes légendaires, 50 Cent a illuminé Rabat…

Le show était avant tout un échange puissant entre l’artiste et ses fans. 50 Cent, confiant et rayonnant, naviguait entre les morceaux en jouant de son charisme. Accompagné d’un DJ, de danseurs et d’un set visuel soigneusement calibré, il a enchaîné les titres comme autant de messages adressés à la foule : «Je suis là pour faire de cette nuit une fête inoubliable». Un hommage à son héritage musical servi avec brio et empli de nostalgie.

Derrière lui, la scène OLM Souissi a été sublimée. Structure gigantesque, éclairages sophistiqués, murs LED animés: l’installation témoignait de l’ambition high-tech de Mawazine, qui ne laisse rien au hasard. Le contraste avec le cadre marocain, entre la chaleur nocturne d’une nuit de juin et la fraicheur d’un événement planétaire, a contribué à créer un moment unique, mêlant authenticité locale et culture urbaine américaine.

Quelque part entre les lignes du concert, on sentait également la posture d’une icône toujours en mission: celle de représenter une scène hip‑hop américaine encore influente. 50 Cent, c’est plus qu’une voix, c’est une marque: acteur, entrepreneur, producteur, ses affaires démontrent l’étendue de son empire culturel. Ce soir-là, il n’a pas seulement chanté, il a exécuté une master class de Vegas en plein cœur de Rabat.

Depuis 2001

Organisé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, Mawazine reste une vitrine internationale hors pair pour le Maroc. La première édition date de 2001, et quelque deux décennies plus tard, le festival demeure un poids lourd dans le paysage musical mondial: des millions de spectateurs, six scènes et un programme inégalé mêlant têtes d’affiche internationales et talents locaux.

L’édition 2025, s’étendant jusqu’au 28 juin entre Rabat et Salé, propose un menu impressionnant: Becky G, Afrojack, Kid Cudi, Lil Baby, Yemi Alade, Cheikh Lô… La présence de 50 Cent en tant que tête d’affiche le 21 juin témoigne de l’ambition d’attirer un public diversifié, mais aussi passionné de hip‑hop. Le concert sur la scène de l’OLM Souissi, à 22 h 30, restera dans les annales comme l’un des grands moments du festival.

La soirée en coulisses

Le public a répondu présent dès le début, les réseaux sociaux regorgeant de hashtags comme #50Cent, #Mawazine2025 et #Rabat. Les réactions allaient de la nostalgie pure à la joie partagée par une nouvelle génération, redécouvrant les classiques de Curtis Jackson. «When Morocco brings out the big guns», commente un internaute, admiratif, exprimant la puissance de ce tournant culturel.

Côté organisation, rien n’était laissé au hasard. La billetterie ou la gratuité des concerts, la logistique méticuleuse, l’enchaînement fluide des performances: tout converge pour offrir au public une expérience immersive, sécurisée et festive.

Ce passage de 50 Cent à Rabat permet également d’aborder des enjeux plus larges: l’engouement croissant pour les cultures urbaines, le rôle du festival comme interface entre l’Afrique et les artistes mondiaux, et surtout, l’affirmation d’un Maroc tourné vers l’avenir. Chaque année, Mawazine prouve qu’un événement culturel de masse peut être vecteur de diplomatie, d’unité et d’attrait touristique.

La présence d’un artiste de cette envergure réaffirme la pertinence d’un projet né en 2001 et porté par Maroc Cultures. Avec une fréquentation record en 2019 (2,75 millions de spectateurs, deuxième festival mondial après celui de Vienne), le défi est d’embrasser cette évolution sans perdre l’âme du festival: un savant dosage de gratuité, diversité et exigence artistique.

Samedi soir, sur la scène de l’OLM Souissi, 50 Cent a réinsufflé une énergie commune, méditerranéenne et urbaine. Entre nostalgie des années 2000 et confirmation que le hip‑hop traverse les âges, le concert a été un temps fort de cette 20ème édition. À coup sûr, 50 Cent à Mawazine restera inscrit dans les mémoires.

Par Camilia Serraj
Le 23/06/2025 à 20h19