Driss Ksikes, Hassan Rachik, Farida Benlyazid. Tous les trois sont membres de la commission du nouveau modèle de développement et tous les trois ont été chargés de travailler sur le diagnostic du secteur culturel au Maroc et d’émettre des recommandations.
Le projet a, comme on le sait, déjà été présenté au roi Mohammed VI, et ce jeudi 1er juillet 2021, ce trio a été invité par la fédération marocaine des industries culturelles, créée au sein de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), à venir présenter les conclusions du rapport dans le secteur culturel.
L’écrivain et metteur en scène Driss Ksikes a commencé par évoquer la philosophie générale sur laquelle se sont basés les 35 membres de la commission présidée par Chakib Benmoussa. «Je tiens à préciser que le projet du nouveau modèle du développement est politique et non pas technocratique comme nous avons pu le lire ici et là».
Lire aussi : Vidéo. Nouveau modèle de développement: les régions au centre d'une vaste campagne de sensibilisation
L’anthropologue marocain Hassan Rachik de souligner à son tour que les membres de la commission, qui ont travaillé pendant toute une année, étaient soumis à un vrai dilemme. «Nous avons été tout au long des auditions, où nous avons rencontré et écouté des tas de personnes, confrontés à la question essentielle de comment transmettre et analyser tous les cris du cœur, en les synthétisant et en faire ressortir l’essentiel» a-t-il ainsi expliqué.
Dans le secteur culturel, les membres de la commission ont demandé plus de moyens pour le secteur et plaidé pour une «centralité» de la culture. En effet, dans les propositions clés du modèle, et en résumé, comme l’a souligné Driss Ksikes, le rapport insiste sur la nécessité d’augmenter le budget annuel de la culture à 1%, au lieu de 0,02% du PIB et doubler, voir tripler les emplois dans les industries créatives limités actuellement à 40.000.
Un autre point important dans le rapport et qui a été soulevé durant cette rencontre avec plusieurs professionnels du secteur de la culture, des cinéastes, des musiciens, des artistes peintres, des opérateurs culturels, ce jeudi 1er juillet, à la CGEM, est la délégation des espaces culturels: au lieu que ce soit les communes et les collectivités territoriales qui les gèrent comme c'est le cas aujourd'hui, il est préconisé qu’ils soient mis à disposition des opérateurs culturels et des associations culturelles.
Lire aussi : Cinq leviers pour le nouveau modèle de développement
Autre recommandation phare faite par les membres de la commission: le projet de création d’une plateforme des plateformes dite «phigical» entre physique et digitale. «Il s’agit d’impulser les dynamiques et créer un soft power de la culture».
Ce développement de la culture, comme il a été imaginé par la commission, devrait être basé sur le partenariat public-privé. Ainsi, et comme l'a déclaré Driss Ksikes, un projet de création d’une agence pour la culture -défendue par Driss El Yazami, (président du CCME, Conseil de la communauté marocaine à l'étranger), lors des auditions de la commission- est en cours de discussion.