Le lundi 23 juin, la scène de l’OLM Souissi de Rabat a vibré sous les notes planantes et introspectives de Kid Cudi, figure emblématique du rap et du hip‑hop alternatif américain. À l’occasion du quatrième jour de la 20ème édition du festival Mawazine, l’artiste a offert un véritable voyage émotionnel qui a transcendé les genres et captivé un public avide d’authenticité.
À 22h35, Kid Cudi a fait son apparition, baignant immédiatement la scène dans une atmosphère intimiste malgré l’immense infrastructure. Fidèle à la promesse de sa tournée, le show a duré environ 1h30. Dès les premières mesures, les fans ont accueilli des titres emblématiques comme Day’n’Nite ou Pursuit of Happiness qui ont rapidement fait passer le set à une communion collective.
Son univers, qui oscille entre mélancolie et introspection, s’est exprimé via une scénographie minimaliste mais soignée: jeux de lumière tamisés, fonds visuels envoûtants et alternance entre plans rapprochés et larges, mettant en valeur le charisme magnétique de Kid Cudi. L’expérience a été renforcée par l’utilisation subtile de samples et d’effets sonores immersifs, plongée sensorielle qui contraste avec les plus grands shows pop du festival.
Au fil du concert, l’artiste a alterné titres introspectifs et morceaux plus rythmés, incluant plusieurs extraits de ses albums les plus récents. Le résultat? Une progression organique, passant de la nostalgie des débuts à une projection contemporaine où les émotions étaient palpables, tantôt apaisantes, tantôt stimulantes.
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Côté organisation, le rythme du concert a été impeccablement orchestré. Pas de longueurs, pas d’attente inutile. La qualité sonore, souvent mise à mal lors des gros festivals, était impeccable: équilibre entre basse profonde, clarté des voix et immersion enveloppante.
La venue de Kid Cudi à Rabat marque un tournant dans l’histoire du festival. Son show, souvent décrit comme une «confession psy‑sonore», a séduit un public composé tant des inconditionnels de longue date que d’une jeunesse en quête d’alternatives musicales.
Une programmation plurielle
Le pari était risqué, mais il s’est révélé payant. L’artiste, reconnu pour réinventer le hip‑hop à travers ses sonorités mixtes, a trouvé à Mawazine une plateforme idéale pour mettre en lumière la qualité de l’expérience live qu’il propose. Il a démontré que le festival peut également s’ouvrir à des formes artistiques plus pointues, en marge des grandes strass et paillettes, tout en séduisant une large audience.
Avec Kid Cudi, aux côtés d’autres vedettes comme AESPA (24 juin) et Lil Baby (28 juin), Mawazine confirme sa position de festival phare par sa diversité. Qu’il s’agisse d’icônes internationales ou d’artistes locaux de renom, chaque création trouve sa place. En associant hip‑hop alternatif, pop, électro et musique traditionnelle, l’édition 2025 dans son ensemble traduit une volonté claire: représenter l’unité des cultures, la richesse des rencontres et l’ouverture sur le monde.








