Dans le beau livre «Morocco», le Maroc se dévoile en 120 sublimes photographies signées Harry Gruyaert

Harry Gruyaert, Ouarzazate, 1986, tirage pigmentaire, 24 x 35,5 cm.

Paru le 8 novembre 2023, le beau livre «Morocco» reflète la fascination du célèbre photographe belge Harry Gruyaert, membre de Magnum Photos, pour ce pays dont il capture des images depuis plus de quarante ans.

Le 16/11/2023 à 12h09

Depuis son premier voyage au Maroc, en 1972, Harry Gruyaert n’a eu de cesse d’y revenir, en quête constante du choc initial ressenti lors de son premier voyage, face à cet accord parfait et splendide entre les formes, les couleurs, les gestes quotidiens des gens et la nature.

Du Haut Atlas au désert, des campagnes à Marrakech, Fès, Essaouira ou Erfoud, les images de Gruyaert, célèbre virtuose de la couleur et de la lumière, constituent des théâtres imaginaires où s’exprime l’envoûtement que ce pays exerce sur lui depuis plus de 50 ans.

Dans ce beau livre qui compile 120 clichés, le Maroc se dévoile entre lumière radieuse et clair-obscur, avec une attention particulière accordée au traitement de l’espace. À ce sujet, le photographe explique que «les murs omniprésents qui protègent de la chaleur, qui abritent les secrets et la pudeur des gens, ont une personnalité, une présence très puissante. Ils sont pour moi l’empreinte palpable du Maroc. L’ombre et la lumière, les murs, les tissages, ces éléments visuels incarnent l’essence du monde marocain qui est en train de changer très vite».

Celui qui décrit la couleur comme étant «un moyen de sculpter» ce qu’il voit et qui incarne même l’émotion qu’il photographie nous donne à voir dans ce livre, à mi-chemin entre exaltation et ravissement, des photographies très physiques. Son rapport très intuitif et physique aux lieux immerge en effet le spectateur dans un univers qui emprunte à la fois au monde du cinéma et à celui de la peinture «Faire une photo, c’est à la fois chercher un contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins là. Sur le terrain, il s’agit d’une vraie « bagarre » avec la réalité, d’une sorte de transe pour enregistrer une image ou peut-être tout manquer. C’est dans cette bagarre que je me situe le mieux», explique Harry Gruyaert, maître des ambiances saturées de couleurs, qui arpente depuis plus de quarante ans le monde en quête de la lumière décisive.

«Morocco», de Harry Gruyaert. Éditions Textuel. 760 dirhams.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 16/11/2023 à 12h09